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sement que dans le nord, cette précaution est inutile. Il suffit de laisser faner la plante sur pied, ce qui survient par les premières petites gelées ; alors on l’arrache doucement de terre, & on la secoue sur du papier ; la graine tombe d’elle-même & parfaitement mûre, & on la conserve dans un lieu sec, pour la semer au printems suivant.

Règle générale, toutes les amaranthes aiment les terres douces, légères & substantielles.

Voici un fait que je rapporte sur parole & d’après le témoignage de plusieurs auteurs. On conserve les amaranthes pendant tout l’hiver dans leur beauté, en les faisant sécher au four lorsqu’elles approchent de leur maturité ; & lorsque l’on veut les rendre aussi belles, aussi fraîches dans cette saison, qu’elles le sont dans l’été, on les fait tremper dans l’eau, que l’on met dans des vases ou des carafes, destinés à cet objet. Par ce petit stratagême, on jouit ainsi de cette fleur avec d’autant plus d’agrément, qu’elle paroît fleurir & revivre dans une saison qui lui est étrangère. Je crois qu’on pourroit étendre cette méthode sur beaucoup d’autres fleurs, sur-tout sur celles dont les tiges sont naturellement peu herbacées. Dillenius, dans son Traité des mousses, rapporte qu’il tira de son herbier une mousse qui y avoit été pendant dix ans, & par conséquent bien desséchée ; & qu’après l’avoir laissée dans l’eau pendant quelques jours, elle y végéta comme si on venoit de l’arracher de terre.

La famille des amaranthes n’est pas circonscrite dans le petit nombre des espèces qui viennent d’être décrites. M. le chevalier Von Linné en compte vingt-deux espèces, sans parler de celles qu’il a transportées au genre des celosies ; mais comme elles ne sont utiles ni pour la médecine, ni pour l’agriculture, ni pour l’ornement des jardins, il seroit superflu d’en parler dans cet Ouvrage.


AMARYLLIS. Les amateurs cultivent quelques espèces d’amaryllis. Leur beauté leur a mérité ce nom. Dans les provinces du midi, elles réussissent en pleine terre, pourvu qu’on leur donne quelques soins : dans celles du nord, elles exigent l’orangerie. Nous ne parlerons pas de celles qui demandent la serre chaude.

Description du genre. La fleur est un calice ou spath, oblong, obtus, aplati, échancré ; il s’ouvre sur le côté, se sèche, est permanent, & est d’une seule pièce. Les pétales sont au nombre de six, en forme de fer de lance ; les étamines, au nombre de six, en forme d’alène ; les anthères oblongues & courbées ; le germe est arrondi, sillonné, situé au dessous de la fleur ; le style est filiforme, terminé par un stigmate fendu en trois. La capsule qui renferme les graines est à trois loges & à trois battans ; les semences sont nombreuses & arrondies ; les racines sont bulbeuses, & les feuilles opposées.


Amaryllis jaune. Amaryllis lutea. Lin. Narcissus luteus autumnalis major. Tourn. La bulbe ou oignon de celle-ci est ronde, blanche en dedans, & noirâtre en dessus. Sa