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à ces décoctions ou infusions, du sirop & du sucre, quelquefois des substances animales & des préparations chimiques. Il y a des apozèmes cordiaux, apéritifs, diurétiques, pectoraux, anodins, apéritifs, rafraîchissans, béchiques ; il y en a de purgatifs, de céphaliques, d’hépatiques, de spléniques, &c. En consultant chacun de ces mots on connoîtra les cas où il convient de les indiquer & de s’en servir. Ce genre de remède est plus lucratif pour l’apothicaire qu’utile au malade. De simples tisanes produiront autant d’effet.


APPAREIL. Le jardinier a emprunté ce mot du chirurgien. L’expérience a démontré que toute plaie faite à un arbre, à sa tige, à ses grosses branches & à ses racines, nuisoit beaucoup, si on la laissoit exposée à l’action de l’air, du soleil, des pluies, &c. elle a également enseigné la pratique de l’appareil. La pharmacie du jardinier est heureusement moins remplie de drogues que celle d’un apothicaire, qu’on pourroit également simplifier. La bouse de vache, fraîche ou vieille, du terreau, ou de la terre détrempée par l’eau, l’une ou l’autre de ces substances compose tout l’appareil : on l’applique sur la plaie, & on le maintient avec un chiffon ; l’osier tient lieu de bandage. On peut lui substituer la paille, la filasse, le jonc ; & la seule attention à avoir, est que ces ligatures n’endommagent pas l’écorce de l’arbre ou de la branche, lorsqu’ils viennent à grossir. Cet appareil est le véritable onguent de saint Fiacre, & le seul qui convient.

Les anciens & même quelques modernes qui ont écrit sur la taille des arbres, ont beaucoup vanté les appareils gras : ils produisent le même effet sur l’arbre que sur l’homme, c’est-à-dire qu’ils bouchent les pores, & empêchent la transpiration. Il faut donc proscrire & bannir des jardins tous les appareils composés soit avec le beurre, l’huile, les graisses quelconques, les résines, la cire, quelque couleur qu’on lui ait donnée, & encore plus particuliérement ces appareils de consistance solide qu’il faut soumettre à l’action du feu avant de les employer, & dont on ne peut se servir qu’autant qu’ils sont fluides & coulans ; leur chaleur nuit à l’arbre. L’expérience prouve ce qu’on avance. Comparez une plaie traitée avec l’appareil ou emplâtre de cire verte, ou de goudron, &c. avec celle qui aura été traitée avec l’onguent de saint Fiacre, & à la fin de l’année vous jugerez laquelle des deux aura été plutôt & le plus complétement cicatrisée.


APPROCHE. (Greffe par) (Voyez Greffe)


AQUATIQUE. On dit d’une plante qu’elle est aquatique, parce qu’elle naît dans l’eau. Il y a deux espèces de plantes aquatiques : les unes ne peuvent vivre hors de l’eau, telles sont le nymphéa, la lentille d’eau, la renoncule d’eau, &c. les autres, au contraire, ne végètent que dans les terrains marécageux ou constamment humides : tels sont le saule, l’aune, le roseau, &c. Toutes les plantes ombellifères qui naissent dans les terrains humides, sont des poisons.