Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/679

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marge, donne 1824 ; ce qui indique que, pour mettre la pièce vérifiée au juste titre, il faudrait, 182 livres & de livre, ou bien 9 veltes & , en négligeant les fractions de livre.

L’opération d’essai est si prompte, qu’en moins d’une heure M. Bories a essayé 110 pièces d’eau-de-vie, & a indiqué ce qu’il y avoit à changer à chacune. Comme cet instrument est en argent, & qu’il y a beaucoup de lettres, de chiffres, de lignes gravées sur les tiges, sur les poids, &c. &c. il coûte 72 liv. & c’est un peu cher pour le particulier. C’est le seul reproche qu’on puisse lui faire. M. R.

Après avoir fait sentir l’utilité d’un aréomètre comparable, surtout pour les eaux-de-vie & les esprits-de-vin, & tout l’avantage d’un tel instrument qui feroit en même temps l’office de thermomètre, & après avoir décrit plusieurs de ces instrumens, nous allons donner le moyen de faire celui de M. Peric, & décrire ses proportions : il est bien moins dispendieux que celui de M. Bories.

Au bout d’un tube de verre de quatre lignes de diamètre, & de six à sept pouces de longueur, on souffle une boule AG, (Fig. 11, Pl. 19) de seize lignes de diamètre. À environ huit lignes de la boule, on en souffle une autre petite HI de cinq à six lignes de diamètre, terminée par un cylindre B de quatre lignes de diamètre, & de huit de longueur, terminé en pointe, comme on le voit dans la figure. Cette pointe reste ouverte jusqu’à ce que l’instrument soit terminé ; c’est par cette extrémité que l’on y introduit un thermomètre à mercure, coudé au point L, pour pouvoir passer au dessus de la table des divisions que l’on a fait entrer dans le tube DF par l’extrémité F, & qui doit descendre jusqu’à la naissance du coude L du thermomètre, dont toute la partie, depuis L jusqu’en M, doit être considérée comme la boule. On soude ensuite le thermomètre avec le cylindre B aux points KK, de façon qu’il ne fait plus qu’un corps avec lui, & que le cylindre devient en même tems & réservoir du thermomètre, & lest de l’aréomètre. On fait passer ensuite du mercure dans le tube du thermomètre par l’extrémité M qui doit rester ouverte, comme nous l’avons dit ; on en introduit la quantité nécessaire pour que, l’eau étant à la température de la glace, il se fixe au zéro de l’échelle du thermomètre, & qu’il monte à l’eau bouillante à quatre-vingt-cinq degrés. On ferme alors la pointe M, & l’on essaie l’instrument comme aréomètre en le plongeant dans l’eau distillée, où il doit s’arrêter au n°. 10 de l’échelle de l’aréomètre. S’il est trop léger, & qu’il n’enfonce pas assez, on leste avec un peu de mercure. Pour cela on rouvre la pointe M, on introduit une certaine quantité de mercure, & on la referme ; si, au contraire, il est trop pesant, on en retire un peu jusqu’à ce qu’enfin il se trouve juste au numéro 10.

Ce n’est, comme on le voit, que par des tâtonnemens que l’on peut espérer d’abord de réussir dans la construction de cet instrument ; mais avec de la patience & de l’adresse, on en viendra à bout.