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solidité, & soutiennent en même tems les ouvrages des abeilles. (Fig. 11 & 12, Planc. 1)

Depuis qu’on a reconnu l’utilité des abeilles & les profits qu’on pouvoit en retirer, on s’est occupé à les loger d’une manière plus commode peut-être pour elles, mais certainement plus avantageuse pour nous, relativement au profit que nous en retirons. La plupart des personnes qui se sont fait un amusement ou une occupation d’élever des abeilles, ont fait des changemens à leur habitation, & chacune a trouvé le domicile de son invention plus propre qu’aucun autre à entretenir l’activité des abeilles, & à leur faciliter la prompte construction des ouvrages de leur industrie. Ces observateurs méritent nos éloges, & ont droit à notre reconnoissance, puisqu’ils ont consacré une partie de leur tems à nous être utiles.


Section II.

Description des Ruches de M. Palteau.


Les ruches de l’invention de M. Palteau sont composées de trois ou quatre hausses posées les unes sur les autres, & couvertes d’un surtout, placées sur une table particulière qui est soutenue par trois piquets enfoncés dans la terre. (Fig. 1, Planc. 2) Ces trois piquets sont en bois de chêne, parce qu’il est dur & propre à résister à l’humidité ; ils ont deux pieds deux ou trois pouces de hauteur ; ils sont enfoncés dans la terre en forme de triangle, à la profondeur d’un pied, afin que la table se trouve élevée au-dessus du sol de treize à quatorze pouces. La table, épaisse d’un pouce six lignes, est pareillement de chêne ou d’un bois aussi dur ; sa largeur latérale est de quinze pouces quatre lignes ; & depuis le devant jusque vers le derrière, elle a dix-neuf pouces quatre lignes.

Outre ces dimensions, la table renferme encore quatre choses qui lui sont propres, & qu’il faut observer. 1o. Un menton élevé au-dessus de son niveau, de cinq ou six lignes ; sa largeur sur les bords du devant de la table est de six pouces, & de trois seulement près du surtout ; sa destination est de faciliter aux abeilles l’entrée de la ruche en les approchant du cadran du surtout par lequel elles passent.

2o. Une élévation au milieu de treize pouces huit lignes en quarré, sur six lignes de hauteur. Cette élévation peut être formée par une planche qu’on cloue sur la table même, ou bien en ôtant du bois sur la surface de la table, excepté vers le milieu où doit être l’élévation. La ruche posée sur cette élévation, couverte du surtout qui descend sur la table, n’est point exposée à l’humidité qu’occasionne la pluie qui inonde les bords de la ruche, où elle ne peut pénétrer à cause de cette élévation.

3o. Un trou de huit pouces en quarré, pratiqué au milieu de l’élévation dont on vient de parler, pour réchauffer les abeilles par le moyen d’une chaufferette qu’on place en dessous, lorsqu’elles sont trop engourdies par le froid, & pour leur donner à manger, quand il est nécessaire, sans qu’on soit obligé de lever la ruche.