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4o. Un tiroir qui glisse par derrière la table sur des liteaux, & ferme le trou qui se trouve au milieu de l’élévation de la table. Au milieu de ce tiroir est une ouverture de quatre pouces en quarré, qui est recouverte par une plaque de fer-blanc, trouée, pour donner de l’air aux abeilles pendant les grandes chaleurs, & pour préserver le miel & le couvain de toute altération & fermentation. Quand il fait froid, on ferme cette ouverture avec une coulisse de fer-blanc, unie & point percée, qui glisse entre deux liteaux de fer-blanc, attachés dessous la grande coulisse. Ce tiroir est utile pour recevoir en toute saison les immondices & les ordures de la ruche. On tire cette coulisse de tems en tems pour la nettoyer avec un petit balai de plumes ; par ce moyen on procure aux abeilles une propreté qui est nécessaire à leur travail & à leur prospérité.

La ruche qui pose sur la table est composée de deux, ou trois, ou quatre hausses, selon les circonstances. On se sert du bois de pin pour les construire ; son odeur est contraire aux poux, aux punaises & autre vermine pareille, ennemie des abeilles : on peut employer le sapin ; il a à-peu-près les mêmes propriétés ; on se sert aussi de peuplier, mais avec moins d’avantages. Une hausse est une espèce de boîte, qui a un pied en quarré, sur trois pouces de hauteur ; (Fig. 3, Pl 2.) elle a un fond de trois lignes d’épaisseur, qui est celle des côtés de la hausse, avec une petite barre de six lignes en quarré, de la longueur de la hausse placée par dessous à fleur de bois, & sur les côtés, pour soutenir l’ouvrage & le rendre solide. L’ouverture qui est sur le devant pour servir de porte aux abeilles, est de douze lignes de hauteur, sur quinze de largeur par le haut, & onze par le bas. Le fond de la hausse a dans son milieu une ouverture de sept pouces & demi en quarré, & le reste est percé de petits trous, qui facilitent aux abeilles le transport des matériaux qu’elles emploient à leurs ouvrages, dans le haut de la ruche, où elles attachent leurs gâteaux, & leur épargnent des circuits inutiles, qu’elles seroient obligées de faire pour parcourir tous les endroits de leur habitation.

Pour former une ruche, on met plusieurs hausses l’une sur l’autre, en observant que le fond percé soit toujours en-haut : afin que leur jonction ne laisse aucun vuide, toutes les hausses ont une moulure qui reçoit un pourjet très-fin qui bouche exactement tous les intervalles qui pourroient se trouver de l’une à l’autre. L’ouverture pratiquée sur le devant des hausses pour servir de porte aux abeilles, est bouchée avec du liège dans les supérieures, & on ne laisse subsister que celle de la première qui repose immédiatement sur la table. L’ouverture du fond de la hausse supérieure ou de la dernière, est fermée par une petite planche, qui bouche aussi tous les trous, & qu’on attache avec un fil de fer posé en croix, fixé au côté de la hausse ; on le serre à volonté par de petits coins de bois qu’on glisse en dessous. Il peut paroître inutile de faire des ouvertures pour les fermer ensuite : mais quand on sait que chaque