Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/438

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

villes, où toutes les passions factices de la société assiègent l’homme affoibli par l’intempérance & par l’éducation, & dont les accès violens le privent quelquefois de la vie en peu de temps. Les habitans de la campagne, moins éloignés de la nature, ne sont pas tant exposés à ces désordres des passions tumultueuses.

III. De la syncope ou foiblesse. La foiblesse universelle du corps, la pâleur du visage, l’obscurcissement de la vue, la diminution, puis la perte du mouvement & du sentiment, & le froid des extrémités, caractérisent la syncope. Ce qui la distingue des autres maladies, où le sentiment & le mouvement sont, ou diminués considérablement, ou perdus, c’est l’état du pouls, de la respiration, qui, dans la syncope, sont quelquefois diminués à un tel degré, qu’on a réputé morts les gens qui en étoient attaqués : les membres cependant conservent encore dans cet état leur flexibilité, & c’est le seul signe de vie qui reste.

Cette maladie a différens degrés ; l’évanouissement, la foiblesse & la syncope, qui est le dernier degré.

La syncope doit son existence à l’épuisement, soit par le défaut de nourriture, soit par l’excès du travail, des chagrins & des plaisirs de l’amour. Chez les gens foibles, la vue d’un objet désagréable fait tomber en syncope ; les gens épuisés par de longues maladies, sont sujets aux convulsions. La syncope est un accident dangereux, quand, sans cause apparente, elle reparoît souvent : ceux qui en sont attaqués meurent subitement. La syncope ne doit jamais le jour aux polypes du cœur ; car ces prétendus polypes n’ont jamais été observés au cœur ; c’est encore une erreur de l’ignorance vulgaire.

Il faut, dans la syncope, coucher le malade sur le dos, lui faire respirer un air pur & frais, lui jeter de l’eau froide au visage, le chatouiller, & lui exciter même de la douleur en le pinçant. On lui fait respirer de l’eau de luce, de l’alcali volatil & des sternutatoires. On applique au creux de l’estomac, des linges trempés dans des spiritueux, dont on fait avaler quelques cuillerées ; il faut regarder la saignée comme dangereuse, quand les malades ont été affoiblis par des pertes quelconques : les lavemens irritans conviennent encore pour donner une secousse à la machine, & rétablir le jeu des organes de la circulation, & qui, suspendu ou diminué de beaucoup, ne tarde pas à priver le malade de la vie. M. B.


COIGNASSIER. M. Tournefort le place dans la huitième section de la vingt-unième classe, qui comprend les arbres & arbrisseaux à fleur en rose, dont le calice devient un fruit à pépins ; & il l’appelle cydonia vulgaris. M. von Linné le nomme pyrus cydonia, & le classe dans l’icosandrie pentagynie. Cet arbre, de moyenne grandeur, est originaire des bords du Danube, où il croît dans les rochers. Si on en juge par les soins que les romains donnoient à sa culture, d’après le rapport de Palladius, son fruit devoit être fort estimé chez ce peuple-roi.

I. Description du genre. Le calice de la fleur est d’une seule pièce, divisée en cinq découpures : il est permanent, & de la grandeur de la corolle ; les pétales ou feuilles de la