Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/150

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besoin seul dicte quand il faut les ôter ou les remettre, & les ouvrir ou les fermer.

Il n’en est pas d’une métairie ou d’une ferme, comme des maisons de plaisance où tout est traité dans le grand, où chaque objet a son emplacement séparé. Dans la première, la même cour, la même enceinte sert pour tous les animaux, & jusqu’à ceux de la basse-cour. On conçoit sans peine avec quelle avidité les poules, les dindes recherchent les écuries, combien ces oiseaux fatiguent les chevaux, les bœufs, lorsqu’on leur donne l’avoine : timides dans le commencement, ils fuient au moindre mouvement de l’animal ; peu à peu ils se familiarisent & finissent enfin par partager avec eux leur nourriture. La porte garnie de barreaux empêche le gaspillage. On sait encore avec quel soin il faut empêcher que leurs plumes ne se mêlent au fourrage, à cause des conséquences dangereuses qui en résultent. Je regarde, je le répète, comme un des points les plus essentiels, surtout pour les provinces méridionales, 1°. d^entretenir un courant d’air dans les écuries ; 2°. de garantir les animaux de la piqûre des mouches.

III. Des objets particuliers des écuries. 1°. Du sol. Est-il plus avantageux que le sol sur lequel les animaux reposent, soit pavé ou recouvert avec des madriers ? La dépense du pavé de l’écurie une fois faite, l’est pour long-temps. Les cloux, les crampons des fers des chevaux usent promptement les madriers. C’est donc au propriétaire à calculer les frais de l’un & de l’autre, toujours relatifs au pays que l’on habite. Toutes circonstances égales, je préférerois les madriers de chêne : placés les uns près des autres, sans qu’ils se touchent & un peu élevés au-dessus du sol, les urines s’écoulent & l’animal a toujours le pied sec ; le pavé conserve plus d’humidité, est moins propre & se balaie plus difficilement. L’inconvénient des plateaux de chêne, est qu’ils sont trop glissans, & l’animal peut faire des écarts, surtout s’ils sont placés suivant la longueur du cheval.

Dans l’un & l’autre cas, il doit régner une pente douce, depuis le pied de l’auge jusqu’au milieu de l’écurie ; le cheval est dans une bonne position, & il est facile d’entretenir la propreté. Si on est assez heureux pour avoir de l’eau à volonté, c’est le cas de la faire traverser dans le milieu de l’écurie ; cette eau en rafraîchit l’air & entraîne les immondices.

2°. Des râteliers. Ils sont communément formés de deux longues pièces de bois, suspendues ou attachées au-dessus de la mangeoire, & traversées par plusieurs petits barreaux d’espace en espace, en forme d’une échelle couchée, afin de recevoir le foin, la paille qu’on donne à manger aux chevaux, aux bœufs ; &c. ces grillages placés au-dessus de l’auge, ont communément deux pieds & demi de hauteur ; leur partie inférieure est fortement fixée contre le mur, & la supérieure laisse entre le mur & elle, de dix-huit à vingt pouces ; celle-ci est, ou implantée dans des piliers en maçonnerie, ou soutenue à ses deux extrémités & de distance en distance, suivant sa longueur, par des bandes de fer. Les barreaux qui forment ce râtelier, sont espacés de trois à