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gestion du sang & des humeurs, qui détermine le retour des accès épileptiques : il est, sans doute, utile de saigner dans ce cas, sur-tout si le malade est pléthorique. Mais il seroit très-dangereux de répéter les saignées à chaque accès : on aggraveroit par cette imprudence la maladie, & on rendroit la cause plus difficile à détruire. Les émétiques & les purgatifs ne trouvent point dans ce cas, leur emploi, à moins que la maladie ne soit entretenue par une abondance de sucs putrides. Les cautères sont en général avantageux ; mais leur meilleure application est à l’occiput ; leur effet est plus analogue aux solutions spontanées, que la nature affecte dans cette maladie. Il faut prendre garde de n’en pas prolonger longtemps l’usage, & de ne pas leur laisser soutirer trop d’humeurs, sur-tout chez les enfans ; ils détruisent & absorbent une trop grande quantité de sucs nourriciers. Il est aussi dangereux d’appliquer des répercussion trop forts, & d’arrêter trop tôt l’écoulement qui se fait par les croûtes teigneuses, qui sont la solution de la maladie.

3°. L’épilepsie peut être causée sympathiquement par l’affection primitive de l’estomac, de la matrice, & autres organes utérins. La plus commune de ces épilepsies est la stomacale. On en connoît deux espèces, une qui dépend de l’irritation de l’estomac, & l’autre, du séjour des humeurs viciées dans les premières voies.

Il paroit important de placer les purgatifs vers le temps de la pleine ou nouvelle lune, selon le rapport qu’on aura observé de l’influence de cet astre avec les accès ; mais aussi on doit encore observer s’il n’y a pas complication des vents & des vers, & alors donner des carminatifs & des anti-helminthiques, & avoir soin de diminuer l’irritation qu’ils peuvent avoir produite en donnant un narcotique.

Quand la cause de l’épilepsie n’est pas connue, & qu’on ne peut pas même en soupçonner le vice, il faut appliquer des cautères & des vésicatoires à l’endroit d’où part l’aura épileptica. Cette aura n’indique pas toujours le vrai siège de l’épilepsie ; puisqu’on l’a vue se reproduire après la destruction même de la partie d’où elle venoit. Il y a eu des gens qui sentant venir cette vapeur épileptique, en ont interrompu le mouvement par le moyen des ligatures, & sont parvenus à intercepter ainsi les accès : une pareille interception peut causer des maux plus graves que l’épilepsie elle-même. M. AM.

Épilepsie, Médecine vétérinaire. On connoît que le cheval est attaqué de cette maladie convulsive, lorsqu’il tombe tout à coup en faisant des contorsions horribles. Le poil perd son éclat, se hérisse ; tous les muscles de la machine animale entrent dans une contraction irrégulière ; ceux de l’encolure portent la tête en tout sens, & la précipitent à coup redoublé contre terre. Ceux des yeux tiennent le globe de cet organe fixe ; il semble qu’ils veuillent le sortir de sa cavité ; ceux de la mâchoire lui sont faire toutes sortes de grimaces & de grincemens de dents ; la langue s’épaissit, paroît quelquefois sans mouvement. La secousse que les glandes salivaires éprouvent, leur fait jeter une écume