Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/264

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& laborieuse, & par la grande chaleur qui sera répandue sur-toute l’habitude du corps.

On préviendra l’effet de l’humeur morbifique, en donnant des remèdes propres à ralentir le trop grand mouvement du sang, & les contractions trop fréquentes & trop fortes du cœur.

Les saignées amolliront la dureté du pouls, donneront plus d’étendue à la respiration ; l’administration de l’eau blanchie par le son de froment, & celle des décoctions d’endive, de bourrache, de pourpier, &c. calmeront la raréfaction & l’effervescence des fluides en les délayant, & relâcheront les solides. Les décoctions de feuilles de mauve, de guimauve, & celles de graines de lin, en adouciront l’âcreté.

On donnera des lavemens avec les mêmes décoctions. Les bains de vapeur d’eau bouillante, les fomentations émollientes, les habitations d’une température douce, le repos, l’absence d’une lumière trop vive, &c. contribueront beaucoup à la curation : le régime en fera la base. (Voyez ce mot)

Dans le cas de stagnation, si les fluides n’ont pas entièrement perdu leur mouvement progressif dans les vaisseaux qui se dispersent dans la masse cérébrale & dans ses enveloppes, mais qu’ils y circulent très lentement, soit à cause de leur abondance ou de leur épaississement, soit en conséquence du vice des canaux par lesquels ils doivent passer, leurs parties visqueuses se colleront successivement aux parois internes de ces canaux ; en s’y accumulant, elles les distendront, formeront des varices, des hydatides, des tumeurs molles, des abcès, des callosités ; des concrétions ; & suivant qu’elles seront plus ou moins multiplées, ou qu’elles occuperont plus ou moins d’espace, elles gêneront les fonctions du cerveau, elles l’irriteront par leurs parties âcres, fétides & ochreuses, & produiront l’épilepsie idiopathique par la voie de la stagnation. 1°. Tous ces désordres peuvent dépendre de la foiblesse du tissu des fibres, de la lenteur du mouvement musculaire, de la viscosité glutineuse des humeurs, de la dissipation des parties des fluides, de la rétention des plus épaisses, d’un trop long repos, des habitations humides & obscures. 2°. Si la stagnation des humeurs tient son existence de quelqu’une de ces causes, elle sera indiquée par des pulsations foibles & lentes, par la paresse avec laquelle l’animal exécutera ce qu’on exigera de lui, &c. 3°. Les boissons blanchies par le son de froment, les décoctions de chiendent, de bourrache, de racines de chicorée sauvage, de patience, de chélidoine, & la diète, sont les premiers moyens à mettre en pratique ; lorsque les matières contenues dans les premières voies seront suffisamment délayées on purgera avec le jalap, l’agaric, l’aloès & l’aquila-alba ; on remettra ensuite peu à peu le malade à l’usage des alimens solides, de la meilleure qualité. On le promènera tous les jours, il sera bien pausé, on le logera dans une écurie sèche & bien aérée ; tons ces soins exécutés avec assiduité, pourront augmenter le mouvement des solides & des fluides, par le frottement qu’ils leur feront