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boisson. De ce nombre sont la faim, le dégoût, l’inappétit, & les envies.

La seconde renferme celles qui dépendent de la coction des alimens : toutes les fois que l’estomac ne digérera que très-lentement, ou très imparfaitement les alimens, que le chyle fera mal élaboré, & les digestions seront très-viciées, il en résultera des indigestions.

Dans la troisième classe sont rangées celles qui regardent son action, & ses efforts à se débarrasser de ce qui le surcharge ; tels font le vomissement, les nausées, le hoquet, le cholera-morbus, le rot, la diarrhée, la l’enterre. (Voyez Cholera-morbus, Hoquet, Vomissement, &c.)

Nous nous contenterons de parler très-succinctement de l’inflammation de l’estomac, que l’on connoît par la chaleur & l’ardeur qu’on rapporte à la région de ce viscère, par le vomissement fréquent, par une soif inextinguible, & par un pouls dur, petit, serré. Cette maladie est très dangereuse, & enlèveroit bientôt les malades, si l’on n’en arrêtoit les progrès dans son principe. Pour la combattre victorieusement, il faut beaucoup saigner du bras, réitérer souvent ces évacuations, inonder les malades de tisannes rafraîchissantes, acidulées, nitrées ; l’eau de poulet produit toujours le plus grand bien : on ne doit point négliger l’application des cataplasmes émolliens, & les clystères aiguisés d’un filet de vinaigre, qui tempèrent & calment l’irritation des intestins, qui se ressentent toujours de l’inflammation de l’estomac. Quand je recommande de réitérer les saignées, je ne prétends pas dire qu’on doive en abuser ; il faut que le mode inflammatoire ait assez de force pour parvenir à une terminaison salutaire, & il résulteroit les plus grands inconvéniens de l’état de foiblesse où l’on jetteroit le malade.

Les purgatifs ne trouvent jamais de place que sur la fin de la maladie, lorsqu’il séjourne dans ce viscère un embarras putride ; leur emploi, dans tout autre temps, à moins d’une grande surcharge putride, seroit très dangereux ; c’est pour cette raison que l’on doit s’en abstenir. M. AM.


Estomac, Médecine Vétérinaire. Il est inutile de répéter ici ce que nous avons déjà dit sur les estomacs du bœuf, & sur le mécanisme de la rumination. Nous nous bornerons seulement à décrire la structure & les usages de l’estomac du cheval, pour l’intelligence des causes qui empêchent cet animal de vomir.

Le cheval n’a qu’un estomac. Ce viscère est le principal organe de la digestion. Son usage est de recevoir les alimens liquides & solides, de les retenir ; ils s’y dissolvent, ils y sont assimilés aux autres parties de l’animal ; ce qui peut être changé en chyle en cet extrait, le ventricule le laisse passer ensuite dans les intestins, après en avoir peut-être absorbé la partie la plus tenue & la plus subtile ; enfin, c’est dans l’estomac que réside la sensation que l’on nomme la faim, sensation merveilleuse, & qui semble avoir été accordée aux animaux pour les inviter à prévenir machinalement les suites du frottement des solides & de l’acrimonie des humeurs, en les adoucissant par une nouvelle nourriture, ou par un nouveau chyle.

De la situation de l’estomac. La