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appelle chirurgicaux ; dans cette classe sont compris, la saignée, l’empième, la ponction au bas ventre, les sangsues, les cautères, les vésicatoires, les sétons, les scarifications que l’on fait sur les différentes parties du corps.

Les seconds, c’est-à-dire, les évacuans internes souffrent encore une autre division, en évacuans généraux, & en évacuans particuliers.

On appelle évacuans généraux ceux qui, étant pris intérieurement, évacuent une région particulière, & par communication tout le reste du corps. De cette classe sont les vomitifs, les purgatifs & les sudorifiques.

Les évacuans particuliers agissent seulement sur certains viscères destinés à séparer de la masse du sang, des humeurs qui leur sont toutes particulières ; tels sont les diurétiques, qui déterminent une plus grande sécrétion d’urine, en agissant sur les reins, ainsi des autres : on a déjà parlé, au mot Émétique, des indications & contre-indications de cet évacuant.

Nous ne manquerons point de parler des indications, & contre-indications des purgatifs. Nous renvoyons le lecteur, pour ces objets, aux mots Diaphorétique, Émétique, Purgatif, & pour ce qui concerne les évacuans particuliers, ils consulteront les mots, Cautère, Diurétique, Séton, Vésicatoire, &c. M. AME.


ÉVANOUISSEMENT. C’est une foiblesse qui suspend tous les mouvemens dans l’animal, & lui dérobe la vue des objets, sensibles.

Il a plusieurs degrés : le premier est celui où le malade entend & sent sans pouvoir proférer une seule parole ; c’est le plus léger, il s’appelle foiblesse, défaillance.

Le second degré de l’évanouissement, & qu’on connoît sous le nom de syncope, est celui où le malade perd entièrement l’usage de ses sens, avec un affoiblissement du pouls ; & si la syncope est telle que le pouls soit entièrement éteint, la respiration insensible, le corps froid, le visage d’un pâle livide, ce dernier degré s’appelle asphyxie.

L’évanouissement dépend d’une infinité de causes différentes ; parmi le nombre on compte l’exposition à un air froid, & une suppression de transpiration ; les grandes évacuations de sang, les différens épanchemens qui peuvent se former dans les cavités du corps.

Il peut être encore l’effet des poisons pris intérieurement, des odeurs fortes, de la saignée ; il est très-souvent causé par l’embarras de l’estomac, par la présence des vers dans le viscère, par quelque douleur très-aiguë, par l’abus des purgatifs dans le traitement des maladies, par le défaut de nourriture, par des exercices violens, par les fortes passions de l’ame, par une contention d’esprit. On ne doit point oublier la suppression des évacuations naturelles, celles des hémorroïdes chez les hommes ; la répulsion de quelque humeur qui avoit pris son cours par un émonctoire artificiel, &c.

D’après l’énumération de toutes ces cause&, il n’est pas possible de donner un traitement général qui puisse leur convenir ; il doit donc