Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’onguent mis précédemment, laver à fond toutes les parties avec une décoction de son, injecter dans la bouche de l’animal une décoction d’orge miellée & camphrée (N°. 11.), réitérer les injections toutes les heures, & en faire avaler le plus qu’il sera possible ; si elles sont insuffisantes, on aura recours à la saignée, aux lavemens & breuvages purgatifs (N°. 12. & 13.), & si les accidens sont encore plus pressans, que la respiration soit très-laborieuse, il n’y a pas temps à perdre, il faut procéder à l’opération de la bronchotomie ; (Voyez Esquinancie, où il est fait mention de cette opération) mais il est rare d’être forcé d’y avoir recours, sur-tout si l’on a été attentif, & li l’on a mis à temps en usage les moyens indiqués.

Quant aux ulcères psoriques qui affectent les cartilages des oreilles des chiens braques & courans, on doit, les parties ayant été bien détuméfiées, les amputer à quelques lignes du bord de la plaie, & tenir les parties opérées dans une espèce de béguin propre à les renfermer, après avoir été enveloppées de plumaceaux chargés d’onguent mercuriel (N°. 14.) ; on renouvelle le pansement tous les jours, jusqu’à parfaite guérison : même opération à l’égard de la queue ; lorsque cette partie est affectée, on l’enveloppe de même, mais on place de plus un cerceau léger, que l’on garnit d’une toile, laquelle est percée pour laisser passer la tête du chien, loger le col ; on fixe le cerceau à cette partie ; son étendue s’oppose à ce que l’animal ne puisse atteindre sa queue avec les dents, ce qui facilite infiniment la cure ; du reste, le cerceau étant très-léger, ne s’oppose pas à ce que l’animal ne se promène, ne boive, ne mange, &c.

Les animaux qui feront usage des frictions mercurielles, auront des breuvages dépuratoires (N°. 5.) ; on les purgera de temps en temps avec la formule (N°. 13.), & ces purgatifs seront donnés de préférence aux chiens, chez lesquels la gale est toujours très-rebelle : il en sera de même de ceux pour lesquels on sera obligé d’avoir recours aux lotions antipsoriques (N°. 9.). Ces lotions étant toutes plus ou moins répercussives, on doit prévenir les effets qui résulteroient de la rentrée de la gale, par un ou deux purgatifs (N°. 13.), ainsi que par des lavemens de la même nature (N°. 11.), & par l’usage des sudorifiques (N°. 15), pendant l’emploi de ces topiques & dans l’intervalle des purgatifs.

Tel est l’ordre du traitement général que l’on doit suivre pour la destruction de la gale des animaux qui sont le sujet de cet article ; il est préférable à tous les topiques que l’on a employés jusqu’à présent ; tous ces remèdes peuvent, à la vérité, arrêter les gales récentes ; mais la somme des maux qu’une guérison aussi prématurée fait naître est d’une conséquence infiniment plus grande que la maladie que l’on vient de dissiper. J’ai vu une mule périr à la suite d’une gale rentrée par l’emploi des lotions où entroit l’arsenic ; le poumon fut le viscère qui me parut avoir souffert le plus de l’action de ce minéral.

Formules Médicinales.

N°. 1. Fomentation émolliente. Prenez feuilles de mauve, de violette & d’épinards, de chaque deux fortes poignées ; faites bouillir dans trois pin-