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& les acides végétaux soulagent beaucoup les malades, sur-tout en été ; mais quand le spasme est porté au plus haut point, & qu’il y a lésion des viscères, il faut alors se borner à la cure palliative.

Les hypocondriaques doivent tenir un régime de vie analogue à leur situation. Ils éviteront avec soin les trop grandes abstinences ; ils mangeront souvent dans la journée ; ils s’abstiendront de tout aliment grossier, venteux & de difficile digestion. La viande leur convient très-bien ; l’eau qui sert à leur boisson sera mêlée avec une certaine quantité de bon vin rouge ; s’ils ne peuvent supporter ou s’ils n’aiment pas le vin, ils boiront de l’eau avec un peu d’eau-de-vie. Ils doivent être gais & contens, & pour cela il est important de les distraire agréablement ; on ne sauroit assez leur recommander l’exercice & la promenade à la campagne. La promenade à cheval est un moyen trop salutaire pour le négliger ; mais on aura l’attention de n’aller pas toujours au même endroit : on le variera tous les jours, les différens objets qu’on apperçoit nous distraient toujours plus & nous affectent aussi d’une manière plus agréable. Outre les avantages, l’exercice à cheval, ou en voiture, par les secousses qu’il imprime à la machine, change la manière d’être du principe vital, & donne une égale distribution des forces.

La musique peut être un remède très-salutaire à certains hypocondriaques, en variant les airs, & en procurant un plaisir délicieux, à ceux qui l’aiment par goût. Ce secours n’est pas à négliger, il a réussi très-souvent. Un moyen dont l’empire sur nos sens est si étendu, qui produit sur l’ame un effet aussi marqué, qui la remue de tant de manières différentes, n’est-il pas un puissant remède dans les affections nerveuses, puisque l’on trouve dans les nerfs la source de toutes nos passions, & que leur dérangement est la cause morale de la maladie dont nous venons de parler ? M. AMI.


HYSSOPE. (Voyez Planc. XX, page 501). Tournefort la place dans la troisième section de la quatrième classe des herbes à fleur d’une seule pièce & en lèvres dont la supérieure est retroussée ; & il l’appelle hyssopus officinarum. Von-Linné la nomme hyssopus officinalis, & la classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur, composée d’un tube B menu & cylindrique à sa base, renflé vers le milieu évasé à son extrémité, partagé en deux lèvres dont la supérieure est élevée & échancrée au sommet ; l’inférieure rabattue & divisée en trois parties dont les deux latérales sont rondes, la moyenne découpée en cœur. La Figure C représente la corolle ouverte avec quatre étamines dont deux plus grandes & deux plus courtes. La corolle est attachée par sa base autour du calice D. Le calice est un tube divisé en cinq dents aiguës ; il est représenté ouvert en E.

Fruit. L’embryon repose autour du calice ; il est composé de quatre ovaires distincts qui deviennent autant de graines F.

Feuilles, simples, ovales, entières, adhérentes à la tige.

Racine A, ligneuse, dure, fibreuse, de la grosseur du petit doigt.