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lement ; & conséquemment un intervalle égal à leur profondeur d’une ligne du plus ou moins, suffit à cet effet. Chacun de ces rangs est fixé par deux rivets qui traversent le coffre, & deux empattemens qui ont été tirés de leurs angles inférieurs par le secours de la forge. Ces empattement sont ronds, ils ont six à sept lignes de diamètre, & nous les comptons dans la longueur des lames, qui de l’un à l’autre bout est la même que celle du coffre. Il est bon d’observer que ces quatre lames ainsi appliquées, doivent être forgées de façon que quand leurs empattemens sont bien assis, il y ait un espace d’environ deux lignes entre leur bord inférieur & le fond du coffre, pour laisser un libre passage à la crasse & à la poussière que le palefrenier tire du poil du cheval ou du bœuf, &c. dont il cherche à dégager & à nettoyer son étrille, en frappant sur le pavé, ou contre quelqu’autre corps dur.

C’est pour garantir ses rebords & ses carènes des impressions de ces coups, que l’on place à ses deux petits côtés, entre les deux rangs les plus distans du manche, un morceau de fer tiré sur quarré, de quatre ou cinq lignes, long de trois ou quatre pouces, refendu selon sa longueur jusqu’à cinq lignes près d’une de ses extrémités, en deux lames d’une égale épaisseur, & assez séparée pour recevoir & pour admettre celle du coffre à son rebord. Ces morceaux de fer forment les marteaux ; la lame supérieure en est coupée & raccourcie pour qu’elle ne recouvre que ce même rebord, l’autre est couchée entre les deux rangs & fermement unie au coffre par deux ou trois rivets. Les angles de ces marteaux sont abattus & arrondis comme toutes les carènes de l’instrument sans exception, afin de parer à tout ce qui pourroit blesser l’animal en l’étrillant. Par cette même raison, les dents qui représentent le sommet d’un triangle isocèle assez alongé, ne sont pas assez aiguës jusqu’au point de piquer ; nulle d’entr’elles ne s’élève au-dessus des autres. Leur longueur doit être proportionnée à la sensibilité de l’animal auquel l’étrille est destinée ; elles doivent, en passant au travers du poil, atteindre la peau, mais non la déchirer. La lime à tiers-point dont on se sert pour les former, doit aussi être tenue par l’ouvrier très-couchée sur le plat des lames, afin que leurs côtés & leur fond, dans l’intervalle qui les sépare, présentent un tranchant tel que celui du couteau de chaleur, c’est-à-dire, un tranchant fin & droit, sans être affilé ou en état de couper, & elles seront espacées de pointe à pointe d’une ligne tout au plus.

Toute paille, barbe, fausse ou mauvaise rivure, faux-joint ou dent fendue, capable d’accrocher les crins ou le poil du cheval ou du mulet, sont des défectuosités nuisibles & qui tendent à donner atteinte au plus bel ornement de ces animaux.

Entre les espèces d’étrilles les plus usitées, il en est dans lesquelles on compte sept rangs, le couteau de chaleur en coupant le milieu. Les rebords en sont les ronds, le dos du coffre voûté, & les rangs élevés sur leurs empattement, jusqu’à laisser six ou sept lignes d’espace