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Il mûrie tard en comparaison des deux variétés suivantes.

Petit sucrin de Tours. Très-petit, comme une grosse orange, rond, applati par les extrémités ; écorce verte, change peu en mûrissant, quelquefois lisse, quelquefois brodée ; chair remplissant presque toute la capacité, très-agréable, aromatisée & très sucrée.

Sucrin de Tours long. Égal en qualité au précédent : il n’en diffère que par sa forme.


§. II. Des Melons étrangers.


1. Melon de Malthe. On en compte plusieurs espèces celui à chair blanche, celui à chair rouge, & le melon d’hiver.

Melon de Malthe à chair blanche. Il est très-hâtif dans nos provinces du midi : quelquefois avec une broderie très-fine, & quelquefois sans broderie ; assez gros, de forme alongée par les deux bouts ; chair fondante & sucrée.

Melon de Malthe à chair rouge. Forme alongée par les deux bouts, quelquefois ronde ; écorce bien brodée, saveur sucrée & aromatisée ; plus hâtif que le premier.

Melon de Malthe d’hiver, qu’on nomme encore melon de Morée, de Candie, &c. Il est plus connu sous la première dénomination. Il réussit assez mal dans nos provinces du nord, & fait les délices de celles du midi. Il varie dans sa forme, tantôt ronde, ou alongée par un bout, ou par tous les deux. Il n’a rien de réglé pour son volume ; il pèse quelquefois huit à dix livres, quelquefois une ou deux seulement ; ce qui dépend beaucoup de l’année & de sa culture. D’après cet exposé, il est aisé de concilier les assertions des écrivains du nord ou du midi : les uns & les autres ne voyoient que le climat qu’ils habitoient, & jugeoient par lui du reste du royaume. L’écorce de ce melon est lisse, sans côtes, mais dure au toucher, raboteuse. Sa chair est verte, moins foncée que son écorce, fondante, sucrée & parfumée. Ce melon en Italie, à Malthe, &c., est aussi supérieur à celui cultivé en Provence, en Languedoc, que ce dernier l’est sur ceux de Paris. On l’a appellé melon d’hiver, parce qu’on le récolte avant les gelées, ou en octobre, & qu’on le transporte sur la paille dans un fruitier, comme on y conserve une pomme de reinette. Quelques-uns le suspendent au plancher, dans un lieu sec & aéré. Il est très-aqueux, fondant, très-sucré, plus ou moins aromatisé, suivant le degré & l’intensité de la chaleur qui l’a fait végéter. On connoît le point de sa maturité, lorsqu’une ou quelques petites taches blanches paroissent sur son écorce. C’est une moisissure qui gagneroit tout l’intérieur, si on attendoit plus long-temps. Les mois de janvier & de février sont l’époque ordinaire où on le sert sur la table. Je cultive cette espèce, &, par une singularité remarquable, je cueille ce melon à-peu-près à la même époque que celle des autres espèces de melons, & sur le même pied il s’en trouve qui ne sont mangeables qu’en hiver.

À ces espèces de melons de Malthe, on peut en réunir une très-petite, à chair verte & à côtes, sucrée & pleine de suc. Elle est fort hâtive.

2. Melon Cantaloup. Ainsi nommé, parce qu’il a d’abord été cultivé au