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comme le calice, & plus grand que lui.

Fruit, à noyau, recouvert d’une pulpe charnue, sèche, nommée brou, qui renferme un noyau ligneux, grand, ovale, à une seule loge, dans lequel on trouve une amande divisée en quatre lobes sinueux.

Feuilles, ailées, avec une impaire ; les folioles sessiles, entières, ovales, lisses, légèrement dentées, presque égales.

Racine, ligneuse, rameuse.

Port ; arbre superbe qui forme une large tête ; l’écorce du tronc épaisse, cendrée, gercée dans les vieux sujets, lisse sur les jeunes branches ; les chatons sont cylindriques & alongés, ils naissent des aisselles des feuilles, ainsi que les fleurs femelles. Les feuilles sont placées alternativement sur les branches, les stipules doubles, & tombent.

Au rapport de Pline, le noyer est originaire de Perse, d’où il a passé en Grèce, de Grèce en Italie, & enfin dans une très-grande partie de l’Europe où on l’a naturalisé.

On compte plusieurs belles & utiles variétés de cet arbre ; de ce nombre est le noyer à gros fruit, Nux juglans fructu maximo C. B. P. Ses noix sont grosses comme un œuf de poule dinde, mais moins longues, assez volumineuses pour servir d’étui à une paire de gants de peau. L’amende n’en est pas aussi considérable que la coquille semble l’annoncer. Les feuilles de cet arbre sont plus amples que celles du noyer commun, il s’élève plus haut, il croît plus promptement, & son bois est moins précieux.

Le noyer mésange ou à fruit tendre. Nux juglans fructu tenero, & fragili putamine. C. B. P. Son amande se conserve très-bien, & fournit beaucoup d’huile, & on doit la préférer à toute autre pour semer.

Le noyer à fruit dur, ou noyer à angles, nux juglans fructu perduro Tourn. On appelle encore son fruit féroce, à cause de la peine qu’on a de le casser & d’en retirer l’amande. Aussi il en coûte plus du double pour faire émonder le fruit. C’est le noyer dont le bois est le plus estimé, qui est le plus dur & le plus veiné.

Le noyer qui donne deux fois l’an, nux juglans bifera C. B. P., s’il existe il est bien rare, je ne l’ai jamais vu.

Le noyer tardif. Nux juglans fructu serotino. C. B. P., ou noyer de la saint Jean. Arbre très-précieux pour les cantons où l’on craint les gelées tardives. Il ne pousse ses feuilles qu’au commencement de juin, il fleurit à la saint Jean, & son fruit est mûr presqu’aussitôt que celui du noyer commun.

La Virginie fournit deux espèces réelles de noyer, & il en est survenu un grand nombre de variétés. La première espèce est le noyer blanc, juglans alba. Lin. Voici ce qu’en dit M. Daubenton, dans le dictionnaire encyclopédique, édition in-folio ; je ne l’ai jamais vu. « On le nomme l’hichery. C’est un petit arbre qui ne s’élève en France qu’à douze ou quinze pieds. Il fait une tige droite, fort mince & jette peu de branches latérales, en sorte que sa tête est fort petite. Quand on touche les boutons de cet arbre pendant l’hiver, ils rendent une odeur douce, aromatique fort agréable : son écorce est brune & d’un gris terne ; sa racine est peu garnie de fibres & elle pivote ; sa feuille ressemble à celle des noyers de l’Europe, mais elle est dentelée, d’un