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faut donc la soigner si on désire en conserver.

Comme la racine de cette plante supporte très-bien les rigueurs du froid, on n’enferme dans le jardin d’hiver que la quantité dont on a besoin pour sa consommation journalière.

La facilité des semis faits en août ou en septembre, dans les provinces du nord, offre un avantage bien précieux aux cultivateurs, puisque le pastenade ou panais peut couvrir les terres qui doivent rester en jachères, fournir un engrais naturel ; à ces champs, & un excellent pâturage d’hiver & de printemps au bétail & aux troupeaux, même si l’on veut, plusieurs coupes de bon fourrage. Tel est l’effet des racines potagères pivotantes, parce qu’elles s’enfoncent en terre, & n’absorbent pas les sucs de la surface du sol ; d’ailleurs lorsqu’on les enfouit par un coup de charrue, elles rendent à la terre beaucoup plus de principes qu’elles n’en ont reçu. Afin d’éviter les répétitions, consulte(les mots Amendement & Jachère.

Propriétés. La racine assaisonnée fournit une nourriture légère & agréable ; elle augmente un peu le cours des urines, quelquefois elle calme la colique néphrétique causée par des graviers, & elle soulage dans la toux catarrhale.


PANARIS, Médecine rurale. Tumeur inflammatoire qui vient à l’extrémité des doigts, à la racine, ou aux côtés de l’ongle.

Quoique Goucy en reconnoisse cinq espèces, & que Heister au contraire croye pouvoir les réduire à trois ; nous en distinguerons néanmoins quatre,

La première espèce est connue sous le nom de mal d’avanture. Le pus dans celle-ci, est contenu entre la peau & l’épiderme, quelquefois même sous l’ongle.

On le distingue ordinairement des autres espèces, en ce qu’il est mobile, qu’il passe aisément d’un doigt à un autre, & qu’il est toujours accompagné de douleurs moins vives & moins brillantes. Il vient toujours de cause interne, & pour le guérir, il faut avoir recours aux remèdes dépuratifs & altérans, qui puissent changer les dispositions vicieuses des humeurs en de meilleures.

On doit comprendre aussi dans cette première espèce le panaris fixe, qui a beaucoup de ressemblance avec le panaris mobile. Celui-ci reconnaît toujours pour cause, ainsi que le panaris de la seconde, troisième & quatrième espèce, les piqûres d’aiguille ou d’épingle, des échardes de bois, ou une forte contusion. Dans certains cas le corps étranger reste dans la plaie & y produit l’inflammation. Dans d’autres circonstances il arrive que la plaie externe étant trop petite pour permettre aux petits vaisseaux qui ont été piqués & ouverts, de se dégorger, il en résulte une inflammation peu douloureuse, mais par la suite les douleurs augmentent & deviennent plus vives.

Le panaris de cette espèce est regardé comme très-benin. Beaucoup de gens s’en débarrassent en trempant plusieurs fois le doigt affecté dans l’eau bouillante, ou en employant le vinaigre comme un violent répercussif, sur-tout si c’est une piqûre d’aiguille ou d’épingle qui lui ait donne naissance ; cette tumeur se termine alors par la solution simple. Mais