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obscurè-rubente suavissimo. Duh.

Ce pêcher est un arbre vigoureux. Ses bourgeons sont gros… ; les feuilles grandes, dentelées très-légèrement, froncées sur l’arête, pliées & contournées en différens sens.

Les fleurs sont très-petites.

Le fruit est rond, gros, quelquefois un peu aplati du côté de la tête ; la queue est placée dans un enfoncement assez large ; la gouttière est peu marquée ; & le mamelon est à peine sensible… ; la peau est couverte d’un duvet fin, teinte d’un rouge vif, & foncé du côté du soleil. Le côté de l’ombre est de couleur jaune paille… ; la chair est succulente, très-rouge auprès du noyau… ; l’eau est douce & d’un goût relevé… ; le noyau est petit, brun, relevé de grosses bosses, terminé par une pointe assez longue & fine.

Merlet a confondu cette espèce avec la mignonne. Les fleurs de la pourprée tardive qui sont petites, & le temps de la maturité de son fruit qui n’est qu’au commencement d’octobre, suffisent pour les distinguer.

14. Grosse mignonne. Veloutée de Merlet. V. Pl. XI, p. 479. Persica flore magno, fructu globoso, pulcherrimo, saturè-rubente. Duh.

C’est un arbre vigoureux qui donne beaucoup de fruits & pousse assez de bois… ; ses bourgeons sont menus & fort rouges du côté du soleil… ; ses feuilles sont grandes, d’un vert foncé ; dentelées très-finement & légèrement. Ses fleurs sont grandes, d’un rouge vif. Son fruit est gros, bien rond, quelquefois aplati par le bout, divisé en deux hémisphères par une gouttière profonde, peu large, serrée par le bas, ayant souvent un de ses bords plus relevé que l’autre. Dans les gros fruits elle est peu sensible à la partie la plus renflée, mais elle devient profonde en approchant de la queue, qui est si courte & si enfoncée dans une cavité assez large & profonde, que la branche fait impression sur le fruit ; elle devient aussi plus marquée vers la tête. À cette extrémité du fruit, il y a un petit enfoncement ou aplatissement au milieu duquel on apperçoit les restes du pistil qui y forment un très-petit mamelon… ; sa peau est fine, couverte d’un duvet très-delié, qui la rend comme satinée. Elle se détache facilement de la chair ; du côté qui est frappé du soleil, elle est d’un rouge brun foncé ; & du côté de l’ombre, d’un vert clair tirant sur le jaune. Avec une loupe on voit ce côté presque par-tout tiqueté de rouge. Lorsque le fruit a mûri à l’ombre, la peau est beaucoup moins rouge & tire sur le vert… ; sa chair est fine, fondante, succulente, délicate, blanche, excepté sous la peau du côté du soleil, & auprès du noyau où elle est marbrée de couleur de rose-vif. En l’examinant attentivement, on y apperçoit des points verts tirant sur le jaune. Elle s’éclaircit & devient d’un blanc plus, pur en approchant des traits rouges qui sont autour du noyau… ; son eau est sucrée, relevée, vineuse, un peu aigrelette dans les terres froides ; son noyau est d’une grosseur médiocre, peu alongé, très rouge ; ordinairement il y reste des lambeaux de chair attachés.

Cette pêche mûrit un peu plus tard que la madeleine.