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couleur du côyé du soleil ; tout ce qui est à l’ombre est de couleur de paille… ; la chair est fine, fondante ; blanche, excepté auprès du noyau, où elle est couleur de rose… ; l’eau a un parfum très-agréable… ; le noyau est de médiocre grosseur, terminé en pointe ; il y reste de grands lambeaux de chair.

La fin de septembre est le temps de la maturité de ce fruit.

33. La royale. (V. Pl. XIV, p.487) Persica flore parvo ; fructu paululùm oblongo atrorubente serotino. Duh.[1] Ce pêcher paroît être une variété de l’admirable ; il lui ressemble par la vigueur & sa fertilité ;… par la force de ses bourgeons… ; par la beauté de son feuillage… ; par la fleur qui est petite, couleur de chair, bordée de carmin.. Son fruit a une partie des caractères de l’admirable, & du teton de Vénus. Il est gros, presque rond ; divisé par une gouttière peu sensible en deux hémisphères, dont un est ordinairement convexe & l’autre aplati, ce qui rend ce fruit un peu oblong : à la tête du fruit on remarque deux petits enfoncemens, aux côtés d’un mamelon assez gros, mais moindre & plus pointu que celui du teton de Vénus.

La cavité au fond de laquelle la queue est attachée, est profonde, étroite, presqu’ovale. Le fruit est souvent couvert de bosses comme des verrues.

La peau toute couverte d’un duvet blanchâtre, est plus colorée que l’admirable ; du côté du soleil, elle est lavée de rouge-clair, chargé de rouge plus foncé. Du côté de l’ombre, elle est presque verte & tire sur le jaune lorsque le fruit est bien mûr… ; la chair est fine, blanche, excepté auprès du noyau où elle est plus rouge que l’admirable. Quelquefois elle est légèrement teinte de rouge sous la peau du côte du soleil… ; l’eau est sucrée, d’un goût rélevé & agréable… ; le noyau est assez gros, rustique profondément. Il est sujet à se rompre dans le fruit qui se gâte alors par le cœur & perd toutes ses bonnes qualités.

Ce fruit mûrit à la fin de septembre.

34. Belle de Vitry. Admirable tardive. (V. Pl. XIV, pag. 487) Persica flore parvo ; fructu magno, globoso, dilutè-rubente, venis, purpureis, muricato ; carne firmâ & suavissimâ. Duh.

Plusieurs espèces de pêchers reven-

  1. M. de la Bretonnerie, dans son ouvrage intitulé : École du Jardin fruitier, dit : « La bourdine, (voyez n°. 16) ou la royale, c’est la même quoiqu’en disent les pépiniéristes & tous les catalogues. Cette pêche n’étoit pas connue quand le nommé Bourdin, habitant de Montreuil, la présenta à Louis XIV. Transporté dans ses jardin, ce prince en fit tant de cas, qu’on la nomma la royale. Ce fait, que je tiens de bonne part, a été apparemment ignoré de ceux qui en font deux espèces. La Bourdine est grosse, ronde, d’un beau rouge ; son eau est vineuse ; c’est une excellente pêche de la mi-septembre, qui charge beaucoup, même en plein vent, sur-tout quand elle est abritée par quelques bâtimens ; l’arbre fleurit à petite fleurs ; c’est la meilleure des pêches tardives ; elle passe pour venir de son noyau en plein-vent. » On peut comparer les deux descriptions ainsi que celle de la royale. Cette différence d’opinions prouve combien il est difficile, même aux maîtres de l’art, d’assigner des caractères constans & distinctifs dans les espèces jardinières qui son encore des variétés secondaires.