Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/708

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phens, parce que tous les calculs ne se ressemblent pas, ce remède, étoit composé de coquilles d’œufs & de limaçons, calcinées & réduites en poudre ; d’une tisane composée d’une décoctions de fleurs de camomille, de feuilles de fenouil, de persil, de bardanne qu’on fait bouillir dans deux pintes d’eau ; d’une boule de savon du poids de quatre onces & demie, dans laquelle on incorpore du miel & du charbon de cresson sauvage, calciné en vaisseau clos jusqu’à noirceur. Si on désire de plus grands renseignemens sur ce remède, on peut consulter les Mémoires de M. Geoffroi, insérés dans les volumes de l’académie des sciences de Paris, année 1739, page 175 & 441 ; cet académicien y détaille tous les procédés.

M. Hulme du collège royal de médecine de Londres, publia en 1777 le résultat d’un essai qui fut heureux, sur Jean Dobey, âgé de soixante-treize ans ; voici comment s’explique l’auteur : L’effet des remèdes jusqu’alors administrés à ce malade, n’avoit été que passager ; l’opération étoit la dernière ressource que désiroit ce malheureux vieillard. Je repassai alors dans mon esprit le tableau de certains effets que présentent les affinités chimiques, & je me rappellai la faculté dont jouit l’air fixe de dissoudre les pierres. Je me déterminai en conséquence à éprouver ce que produiroit dans le corps humain un remède imprégné de cet air fixe. Pour cet effet, le malade prit quatre fois par jour, quinze grains de sel alcali fixe de tartre, dissous dans trois onces d’eau ordinaire, je leur substituai ensuite la même mesure d’eau dans laquelle on avoit étendu vingt gouttes d’esprit de vitriol foible. Mon but étoit que l’intervalle mis entre ces deux potions, augmenteroit la force de leur choc dans la région inférieure, & faciliteroit leur écoulement dans le corps du malade. Peu de jours après, je fus heureusement surpris d’apercevoir dans l’urine du malade plusieurs fragmens de calculs, & un corps muqueux blanchâtre, semblable à une eau saturée de craie. Les faisceaux pierreux qui unissoient cette matière blanchâtre, annonçoient assez son origine & la faisoient reconnoitre pour un calcul réduit à un état de ramollissement & de division. Après avoir fait sécher cette substance, elle se trouva très-légère malgré son volume.

Le malade rendoit ordinairement ces calculs vers le point du jour, & il éprouvoit pendant ce traitement, une légère douleur & une légère cuisson vers le col de la vessie & dans l’urètre, effet que j’attribuai au passage des corps durs & raboteux qui le traversoient. De jour en jour, le malade rendit une plus grande quantité de pierres & de corps crétacés ; de sorte que le calcul dont il étoit tourmenté, sembloit s’être dissous & avoir entièrement coulé avec les urines. Il rendit, dans l’espace d’un mois plus de cent-quatre-vingt fragmens pierreux de toute grandeur, sans compter ceux qu’il avoit rendus lorsqu’il satisfaisoit au besoin d’uriner. Pendant que ces graviers étoient encore humides, leur couleur étoit rousse, mais ils devenoient blancs par la dessiccation. Les uns n’avoient que l’épaisseur d’une lame très-mince, d’autres formoient un volume plus considérable ; ce qu’ils avoient de commun étoit un côté convexe & lisse, & le côté