Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/798

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cinq étamines… ; Les fleurs femelles n’ont point de chaton, mais seulement un calice propre qui est divisé en trois, & qui renferme trois pistils recourbés & portés sur l’embryon.

Fruit ; ovale à noyau, qui renferme une amande ovale, lisse & verte.

Feuilles ; celles de l’arbre à fleurs mâles sont plus petites que celles de l’arbre à fleurs femelles ; un peu plus longues, émoussées, & souvent partagées en trois lobes, d’un vert foncé, tandis que celles de l’arbre femelle sont le plus souvent partagées en cinq lobes.

Port ; l’arbre s’élève assez haut ; sa tige est droite, son tronc est épais ; ses branches étendues, couvertes d’une écorce cendrée ; les feuilles sont rangées le long des côtes & disposées par paires ; de manière, cependant, qu’elles ne se trouvent pas exactement placées les unes vis-à-vis des autres ; une feuille impaire termine le pétiole.

Lieu ; cet arbre est indigène en Perse, en Arabie, en Syrie, aux Indes. Vitellius le transporta de Syrie en Italie ; & de là, il a été propagé en Provence, en Languedoc, en Espagne, &c. ; il fleurit en avril & en mai.

Propriétés ; les pistaches sont agréables au goût & peu nourrissantes, & elles ont les mêmes propriétés que les amandes douces.

Culture ; cet arbre mérite d’être plus cultivé qu’il ne l’est en France. Je suis assuré que par des semis progressifs, tels qu’ont été ceux du mûrier, (consultez ce mot,) on parviendroit à acclimater cet arbre jusque dans nos provinces du nord, mais c’est l’ouvrage du temps. Je sais, par expérience, que près de Lyon, un de ces arbres passe depuis longues années, l’hiver en pleine terre. Il supporte, sans la moindre altération, six & sept degrés de froid en Languedoc, ainsi tout fait présumer sa réussite dans le nord du royaume, & cet arbre vaut bien la peine qu’on s’en occupe.

On met en terre les noyaux comme ceux des amandes, afin de faciliter & de hâter sa germination ; mais cette précaution n’est pas indispensable. J’ai mis plusieurs fois un noyau dans un pot, & sa végétation a été très-prompte. Ainsi, la culture de cet arbre n’offre pas plus de difficultés que celle de l’amandier : cependant, comme la chaleur du climat n’a pas été assez forte pour aoûter complettement la jeune pousse, il est bon de renfermer dans l’orangerie, la plante avec son pot. À la seconde année, on peut hasarder quelques pieds en pleine terre, en les couvrant d’un peu de paille au besoin, & à la troisième, ne leur donner aucun soin. Une éducation trop mignardée doit les assombrir.

M. Duhamel, dans son Traité des arbres, dit : « Il y a un moyen assuré, d’augmenter le rapport du térébinthe » (consultez ce mot) c’est d’enter le pistachier sur le térébinthe, qui ne donne pour cela pas moins de résine ; on y trouve cet avantage que les pistaches en sont beaucoup plus belles, & l’on m’assure que ces pistachiers durent beaucoup plus long-temps que les autres ». Je n’ai pas fait cette expérience.


PISTIL. C’est la partie femelle