donne les cosses aux vaches, & cette nourriture augmente leur lait. Les tiges fraîches ou sèches de toutes les espèces de pois font un excellent fourrage qui maintient les animaux, sur-tout les chevaux, en bonne chair.
Le père d’Ardennes, dans son ouvrage intitulé, Année champêtre, donne plusieurs moyens pour conserver les pois, & je vais les transcrire.
« L’utilité qu’on retire des pois a fait rechercher les moyens de s’en procurer hors de leur saison naturelle. Si on veut garder les pois en verdure, c’est-à-dire avec leur gousse, on choisit les pois sans parchemin appelés gourmands ou goulus, & par préférence ceux dont la gousse est la plus large. On prend les plus tendres dont le grain n’ait qu’un tiers de grosseur ; on les épluche de leurs nervures, puis étant ainsi préparés, on en fait avec du fil des liasses qu’on jette dans l’eau bouillante pour les y laisser environ cinq ou six minutes, après quoi on les en retire pour les passer tout de suite dans l’eau fraîche ; étant refroidis, on les expose au grand air & au vent, mais non au soleil qui les brunirait & les noircirait. On les visite de temps en temps & on les remue pour éviter qu’ils ne moisissent. Lorsqu’ils sont suffisamment ressuyés & bien secs, on les enferme dans des boîtes ou dans des sacs de papier. Pour s’en servir, il faut les faire revenir dans l’eau tiède pendant quelques heures, & les faire cuire dans la même eau. »
» Si on veut garder les pois en grains, il faut les choisir bien tendres. Mettez-les, dès qu’ils seront écosses, dans l’eau bouillante ; après qu’ils auront fait un bouillon, retirez-les & passez-les, comme on l’a dit, dans l’eau fraîche ; exposez-les ensuite au grand air & à l’ombre sur une nappe blanche, observant de les remuer de temps en temps, & même de changer cette nappe si elle est trop mouillée. Quand ils sont bien secs on les serre comme les autres, & on les garde en lieu sec pour en user comme il a été dit. »
» Pour conserver les pois contre le charançon qui les ronge intérieurement, on met les légumes, aussitôt qu’ils sont récoltés, dans un four tant soit peu chaud ; ce qui fait périr les insectes en quel degré d’accroissement qu’ils se trouvent. Ces grains ainsi échauffés conservent leur intégrité & ne contractent rien de dégoûtant quoiqu’ils perdent quelque chose de leur bonté… On peut encore les jeter dans l’eau bouillante, les verser ensuite dans l’eau froide & se hâter de les faire sécher. »
» Lorsqu’on veut garder des pois pour semer, on se contente de les faire tremper pendant vingt-quatre heures dans l’eau très-froide ; puis on les fait sécher au plutôt à l’ombre ;… il vaut encore mieux placer les pois, aussitôt après leur récolte, dans un lieu non humide, mais très-froid, afin que l’œuf déposé dans l’intérieur n’y trouve pas le degré de chaleur nécessaire à son développement ; ainsi on doit agir pour la conservation des pois comme pour celle de l’œuf du vers-à-soie, appelé graine. (Consultez ce mot.)
Propriétés médicinales. L’école de Salerne dit, sunt bona pisa satis, nociva cum pelle, Les pois sont en général nourrissans, venteux, sur-tout