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La Mue « est un état maladif commun à tous les oiseaux. Les poulets en sont spécialement affectés lorsqu’ils sont encore petits ; ils sont pour lors tristes & mornes ; leurs plumes se hérissent, ils secouent souvent de côté & d’autre celles de leur ventre pour les faire tomber & les tirent avec leur bec en se grattant la peau ; ils mangent peu, quelques uns en meurent, principalement les poulets tardifs qui ne muent que dans le temps des vents froids d’octobre, tandis que ceux qui muent dès la fin du mois de juillet, s’en tirent bien, parce que la chaleur contribue à la chute de leurs plumes & à en reproduire de nouvelles. Ceux-ci ne perdent pas même toutes leurs plumes, & celles qui ne tombent pas dans la première année, tombent dans la suivante. Pour les garantir des périls de la mue, il faut les faire jucher de bonne heure & ne les point laisser sortir trop matin à cause du froid, les nourrir de millet ou de chenevis, faire fondre un peu de sucre dans l’eau qu’ils boivent ; arroser leurs plumes avec du vin ou de l’eau tiède prise dans la bouche & qu’on souffle sur eux ».[1]

La jeune volaille a deux maladies que l’on peut comparer à la dentition des enfans. La première est lorsque les plumes de la queue commencent à pousser, & la seconde, lorsque la crête commence à paroître. Dans l’une & l’autre circonstance ; la volaille demande à éviter toute humidité, à être tenue chaudement & à être bien nourrie ; ainsi, on ne laissera pas la mère avec ses poussins coucher sur la terre, ou sur les carreaux humides ; il vaut mieux leur donner une certaine quantité de filasse sur laquelle ils reposeront. La bonne éducation de la volaille prescrit chaleur, manger, & repos. On voit en effet que dès que les petits ont pris leur nourriture, ils courent sous l’aile de la poule, ils y dorment, & la chaleur qu’elle leur communique, hâte la digestion.


POULIOT. Voyez Planc. XIX, page 178. Tournefort le place dans la seconde section de la quatrième classe des herbes à fleur d’une seule pièce, irrégulière, en lèvre, dont la supérieure est creusée en cuiller. Il l’appelle menta aquatica, seu pulegium vulgare. Von-Linné la classe dans la didynamie gymnospermie & la nomme menta pulegium.

Fleur. Chacune est composée d’un tube menu B, & cylindrique à sa base, évasé à son extrémité, partagé en deux lèvres dont la supérieure est arrondie & creusée en forme de cuiller ; l’inférieure est découpée en trois parties rondes & presqu’égales. Les deux lèvres & leurs parties sont disposées de manière que la corolle paroît divisée en quatre parties égales. Le pistil est représenté dans le calice C. Le calice est d’une seule pièce ; c’est un tube cylindrique, découpé en cinq dents

  1. Note de l’Éditeur. Ce vin ou cette eau tiède se refroidissent & s’opposent au bien que l’on veut produire. Soustraction de toute humidité & augmentation de chaleur dans le poulailler, voilà le remède. Si le temps est pluvieux & froid, il est très prudent de ne pas laisser sortir la jeune volaille ; s’il fait beau, on doit laisser agir la nature, qui en sçait plus que nous.