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outre ils ressentent dans le même endroit un degré de chaleur plus considérable.

Si à tous ces accidens succède un calme parfait, si le pouls devient petit & intermittent, s’il survient des sueurs froides, si les malades poussent quelques profonds soupirs, si les urines perdent leur couleur & en prennent une qui tire sur le brun ou le noir, & exhalent une odeur fétide ; si enfin ils ont le hoquet, on doit craindre la gangrène intérieurement & une mort prochaine.

Si l’abcès prend une terminaison toute différente, & si la matière purulente est entraînée avec les urines, il faut alors insister sur l’usage des plantes vulnéraires, combinées avec de légers diurétiques, comme l’infusion des feuilles de lierre terrestre, des fleurs de millepertuis, de celles de verge d’or, de bugle, de véronique, dans laquelle on fera entrer une demi-once de bois néphrétique coupé par petits morceaux, ou une pincée des tiges d’herniole, ou bien quelques feuilles de scolopendre. Buchan recommande beaucoup dans l’ulcère des reins le lait de beurre ; il le regarde comma un vrai spécifique.

Les eaux de Barèges, & de Coterets, sont encore d’une grande ressource, à cause de leur vertu balsamique, sur-tout si on les coup avec le lait. Quelques personnes les ont cru capables de fondre les pierres.

Enfin, comme on sait que beaucoup de gens ont été guéris de la colique néphrétique, par le seul usage des eaux gazeuses, on n’en sauroit assez recommander l’emploi. On peut aisément se procurer ce remède, parce que les fontaines minérales qui le fournissent sont très-nombreuses, sur-tout en France & dans la province du Languedoc. L’eau seconde de chaux animale, prise intérieurement, est encore un excellent détersif, & est regardée comme un très-bon lithontriptique, d’après des expériences récemment faites. Sous ces deux points de vue, elle peut convenir dans l’ulcère des reins, & pour fondre les pierres engendrées dans leur substance. M. AMI.


Reins. Médecine vétérinaire. Les reins sont situés à l’extrémité du dos, entre cette partie & la croupe ; c’est là que sont les vertèbres lombaires ; elles jouissent d’un mouvement infiniment plus considérable & plus apparent que les vertèbres dorsales.

La longueur des reins dans le cheval doit avoir une certaine proportion : un cheval en qui cette partie est courte, est plus susceptible de l’union ou de l’ensemble ; il ramène plus aisément sous lui les parties postérieures ; ses mouvemens néanmoins se font sentir bien davantage au cavalier, leur réaction étant infiniment plus dure que dans l’animal dont les vertèbres auroient plus d’étendue, & qui, par cette raison, se rassemblent avec plus de peine.

On doit faire attention que la selle n’ait pas porté sur les reins, & ne les ait pas offensés. On jugera par les actions du cheval & par ses allures, de l’intégrité de ces parties : s’il sent une douleur extrême en reculant, si sa croupe se berce, si elle chancelle quand il trotte, il souffre pour l’ordinaire d’un effort, c’est-à-dire d’une