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RÉSINE. Matière inflammable, grasse, onctueuse, qui coule & qui sort de certains arbres, tels que le pin, le sapin, le mélèze, le lentisque, le thérébinthe, &c. (Consultez ces mots) Si la quantité de résine est considérable, elle est employée aux usages communs, comme pour goudronner les bateaux, les vaisseaux, &c. ; si sa qualité est fine, claire, transparente, elle devient la base des vernis ; si son odeur est agréable, telle que celle du benjoin, du storax, &c, elle est employée dans les parfums.

On ne connoît pas encore bien la nature des résines ; elles varient dans chaque espèce. Les vraies résines, les résines pures, sont solubles dans l’esprit de vin ; celles qui sont mêlées avec des gommes qu’on appelle résino-gommeuses ou gommo-résineuses, suivant la partie qui domine, une portion est dissoute par l’esprit de vin & l’autre par l’eau. Quoique cette loi soit générale, cependant elle souffre de grandes exceptions. La substance qu’on nomme copale, & qui donne le plus beau vernis, n’est dissoute ni par l’esprit de vin ni par l’eau. Il faut, pour s’en servir, la laisser macérer pendant plusieurs jours dans l’esprit de vin tenu un peu chaudement dans un vaisseau bien bouché, & distiller ensuite le tout. Les résines sont des huiles devenues concrètes par l’évaporation de leur partie la plus fluide ; ce sont de vrais baumes épaissis par une surabondance d’acide & par l’évaporation de presque toute leur partie aqueuse.


RÉSOLVANT, RÉSOLUTIF. Médecine rurale. Médicamens propres à dissiper les engorgemens & la congestion des humeurs ;

On les emploie dans les tumeurs phlegmoneuses & érésypélateuses, & sur-tout dans celles qui sont œdémateuses. On peut encore s’en servir dans v les tumeurs squirreuses qui reconnoissent pour cause une contusion ou quelque coup violent, sur-tout lorsqu’il existe dans la partie affectée un certain degré de mollesse. On les applique avec succès sur les ecchymoses.

Nous nous contenterons d’indiquer & de faire connoître ceux que les trois règnes de la nature nous fournissent, & les cas où ils sont contre-indiqués. En premier lieu, le règne végétal nous offre les feuilles de sureau ou d’hièble bouillies, & appliquées sur la partie sous forme de cataplasme, les quatre farines dites résolutives, les semences d’anis, d’aneth, de fenouil, de coriandre & de cumin ; les fleurs de camomille, de mélilot, de millepertuis, de bouillon blanc, de romarin ; les roses rouges, le safran ; le baume du Pérou, le baume de Tolu, celui de Copahu ; la gomme ammoniac ; le vin, le marc de raisin. Le règne minéral est aussi abondant. Toutes les eaux thermales, telles que celles de Plombières, de Barèges, de Balaruc, de Bagnères, de Dax ; les boues de ces mêmes eaux ; le sel ammoniac, l’eau de chaux, le mercure & ses différentes préparations ; le sel marin, le charbon de terre, la terre cimolée des couteliers, le savon, les différens alkalis fixes, &c. Le règne animal en fournit quelques uns dont les effets sont reconnus & bien constatés : dans leur énumération on comprend l’urine de l’homme, celle de vache, les moelles & les graisses, le blanc de baleine, le miel, la civette } les animaux ouverts.& la laine grasse.