Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/736

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quelquefois la viscosité des humeurs est portée à un tel point que les purgatifs & les autres secours sont inutiles, ou bien il se fait une coction purulente qui doit être regardée comme une solution propre à la fièvre continue aiguë, & non à l’éruption de la rougeole ; il faut alors procurer un égoût par le moyen d’un cautère ou d’un séton.

Enfin on doit porter son attention dans cette maladie vers les symptômes majeurs, tels que la toux & la diarrhée, & sur les organes qui sont particulièrement affectés, & bien distinguer si le vice subsiste dans toute l’habitude du corps. Le sirop de diacode est la meilleure des préparations de l’opium pour calmer la diarrhée. M. AMI.


ROUILLE du fer, des métaux. Espèce de poussière de couleur différente, suivant le métal, qui se forme sur la superficie exposée à l’air. Tous les êtres, dans la nature, réagissent les uns sur les autres s’entre-détruisent, reparoissent sous de nouvelles combinaisons, & toute la matière est sans cesse agitée, & successivement reproduite sous différentes formes. C’est ainsi que la partie du fer en contact avec l’air atmosphérique, se convertit en rouille ou chaux de fer, & cette chaux devient la base des terres ocreuses & les colore en jaune ou en rouge foncé si on les expose à un feu ardent. C’est ainsi que le cuivre donne sa chaux, qui est bleue & forme le vert-de-gris, &c. On pense communément que cette transformation de la substance métallique en chaux est l’effet & la suite de l’action du sel acide de l’air qui, dissous dans son humidité, corrode la superficie du métal, & en chasse le principe feu nommé phlogistique. En effet, si on redonne du phlogistique à ces chaux, la rouille redevient fer, le vitriol cuivre, le blanc de céruse plomb, &c. Si les métaux sont tenus à l’abri du contact de l’air, par exemple, un grain de plomb dans une bouteille pleine de vin, bien bouchée & tenue dans une cave fraîche, l’acide du vin n’attaque point ce plomb, ne le convertit pas en chaux, tandis que si la bouteille reste débouchée, la superficie de ce plomb se couvre d’une poussière blanche qui est une vraie céruse ou chaux de plomb. Le fer tenu dans l’eau, & à une certaine profondeur, ne se rouille pas, & les médailles antiques & en cuivre, enfouies dans la terre, se chargent d’une espèce de vernis, se bronsent, pour se servir du langage des antiquaires, & ensuite se conservent intactes. La réduction des superficies métalliques en chaux est donc due à leur contact avec l’air, & à la dissolution de leurs parties par l’acide que cet air contient. Si on soustrait ces superficies à son contact, elles n’en sont plus attaquées. C’est d’après cette théorie qu’on a imaginé différentes préparations qui garantissent les métaux tant qu’elles subsistent. Voici celle qui est la plus généralement adoptée pour le fer. On prend la quantité nécessaire d’huile siccative, telle que celle de lin, de noix, de navette, de colsat, de pavot, &c ; en un mot, presque toutes les espèces d’huiles en général, celle d’olive exceptée, parce qu’elle est trop longue à sécher. Pour rendre ces huiles plus siccatives, on les fait cuire à petit feu & pendant plusieurs heures ; l’action du feu fait évaporer une partie de leur