Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/377

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pas indiqués. Les plaisanteries de ses camarades deviendront une bonne leçon pour lui, & elle sera utile à tous les autres.

Les premiers soins consistent a rassembler, 1°. des fils de fer, en proportion même plus forte que celle préjugée nécessaire, soit poux remplacer ceux qui sont brisés, soit pour les additions que l’on veut faire. 2°. De gros clous qui serviront à les fixer. 3°. Des morceaux de bois de trois ou quatre pouces de longueur, que l’on enfonce dans la maçonnerie lorsque le joint des pierres est trop large, & ne retient pas le clou dans la place qui lui convient. 4°. Un nombre considérable d’alaise, ou petites baguettes, que l’on assujettit par les deux bouts sur les fils de fer, & sur lesquels on attache les branches. 5°. Des échallas de moyenne grosseur, destinés à fixer les fortes branches. 6°. Un marteau et des tenailles. 7°. Des osiers gros & petits, & mis tremper depuis quelques jours, afin de conserver leur souplesse. 8°. Une forte provision d’onguent de Saint-Fiacre, afin que chaque plaie faite à l’arbre, reste le moins de temps possible exposé à l’impression de l’air. 9°. Un nombre de cerceaux de toute grandeur, & proportionné à la quantité d’arbres en gobelets ou en buissons, qu’on doit tailler. 10°. Des serpettes et serpillons, une scie à couteau ou passe-partout, une scie en archet & plus forte. 11*. Deux ou trois ciseaux a bois, de différente largeur, bien affûtés, et un petit maillet en bois, 12°. De la paille longue ou des chiffons en laine, à placer autour de la branche, lorsqu’il s’agit de quelque forte ligature. 13°. Enfin des échelles de différentes longueurs.

Les jardiniers des environs de Paris, qui ne connoissent que les murs élevés en plâtre, & sur lesquels ils fixent des clous à volonté, seront sans doute étonnés de ce qu’on leur parle de fils de fer & d’alaise, même pour la taille d’hiver. Leur usage devient indispensable dans plus des trois quarts du royaume, où les murs sont construits en grosses pierres, avec chaux & sable, & dans lesquels on ne fixe pas un clou par-tout où on le désire, puisque souvent on trouve à cette place une grosse pierre qu’il ne sauroit pénétrer.

Les fils de fer doivent être placés rang par rang à 18 pouces de distance, & de toise en toise, autant que faire se peut, assujettis contre le mur avec un fort gros clou. Il convient que le fil de fer soit très-tirant. On le rendra souple & il se prêtera à toutes sortes de plis, si on a eu la précaution de le faire rougir, soit dans un four, soit peu à peu. S’il étoit trop cuit, il perdroit de son nerf. Il suffit qu’entre lui & le mur, il ne règne qu’un petit espace, c’est-à-dire, l’espace nécessaire pour y passer les osiers destinés à assujettir les alaises par-tout où besoin sera. On ne doit pas craindre de les multiplier, parce qu’elles facilitent singulièrement la bonne disposition des mères branches, & celle des bourgeons à mesure qu’ils se développent.

Une fois les fils de fer fixés contre le mur, on lie sur eux, avec des osiers, les alaises par-tout où elles les touchent, & leur grosseur est proportionnée à l’effort qu’elles doivent supporter.

Avant de placer les alaises, il est essentiel de couper généralement toutes les ligatures des branches & des bourgeons, faites l’année précé-