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parce qu’on a plus de facilité d’éclaircir & de supprimer les surnuméraires & les mal-venans. L’époque de sortir les sujets restés en séminaire & bien-venans, est à la seconde année après le semis, c’est-à-dire, à la seconde année après la germination de leur graine. Ils profiteront beaucoup plus dans la pépinière, que si on les avoit transplantés après la première. Je réitère ici mes instances auprès du propriétaire, afin qu’il veille lui-même sur la levée du séminaire. Il aura soin que l’on commence par un des côtés de la planche, qu’on ouvre un fossé au moins de deux pieds de profondeur ; qu’on continue cette excavation d’un bout à l’autre. En suivant cette méthode, on prendra les racines par-dessous ; on n’en brisera aucune, & on conservera au pivot sa totalité : (consultez ce mot) alors la reprise est immanquable.

On aura les mêmes soins en plantant les jeunes sujets dans la pépinière : ils seront espacés en tout sens au moins de trois pieds les uns des autres. Le propriétaire qui travaille pour lui, donnera quatre sur trois. Il sera certain d’avoir des sujets qui ne fileront pas en grandissant, & dont la grosseur du tronc sera naturellement proportionnée à son élévation. Si le sol est foncièrement bon & fertile, il peut semer pendant les premières années dans l’espace vide de quatre pieds, un ou deux rangs de haricots nains, ou pois nains. La culture qu’on sera forcé de donner à ces légumes, profitera aux arbres, & leurs tiges & leurs feuilles deviendront pour eux un bon engrais.


TINE. Dénomination usitée dans quelques provinces pour désigner le vaisseau dans lequel on jette la vendange, pour qu’elle fermente. (Consultez l’article Cuve)


TIRANT. On appelle ainsi les deux membres supérieurs ou mères branches, palissés à l’angle de quarante cinq degrés, (consultez l’article Taille) parce qu’elles reçoivent immédiatement toute leur sève du tronc de l’arbre. On donne encore improprement cette qualification aux gourmands, (consultez ce mot) parce qu’ils s’approprient la majeure partie de la sève de la branche sur laquelle ils reposent. Par une suite du même principe, le nom de tirant est encore donné aux pousses de la partie supérieure des bourgeons de l’année précédente, lorsque ces bourgeons conservent à la taille leur perpendicularité : alors la sève s’emporte au sommet, & ces tirans s’élancent, deviennent forts & vigoureux, & épuisent toute la partie inférieure, & du bourgeon, & des branches. À l’article taille, on a indiqué les moyens de prévenir ces abus.


TOISON. La totalité de la laine que l’on a tondue sur un mouton ou sur une brebis.


TOMBEREAU. Voyez Voiture


TONDRE. TONDEUR. Tondre est couper ou arrêter les bourgeons d’un arbre, afin qu’il prenne la forme qu’on désire. La charmille est tondue perpendiculairement, relativement à sa hauteur, & on l’oblige ainsi à présenter un mur de verdure. On tondoit jadis les ifs en palissades, en pyramides rondes, quarrées, plus ou moins découpées ; & même à