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lucrative dans les campagnes, si elle étoit aussi multipliée qu’elle mérite de l’être. On peut consulter l’instruction citée ci-dessus.

Salpêtre ou Nitre. Médecine rurale. Ce sel n’a point d’odeur, il imprime sur la langue une saveur fraîche, ensuite fade, & légèrement âcre. Le nitre purifié, & que l’on vend dans les boutiques, doit être blanc, cristallisé en prismes à six pans, souvent strié dans sa longueur, & terminé par deux pyramides à six côtés, très-courtes… Il excite médiocrement le cours des urines, il tempère la chaleur de tout le corps, particulièrement celle des voies ordinaires ; il calme la soif. En général, il est indiqué dans les maladies de l’homme & des bestiaux où il y a inflammation ou disposition vers cet état, soif, chaleur dans tout le corps, diminution ou ardeur des urines, excès de forces vitales… À forte dose il purge légèrement, & cause un espèce d’anxiété dans la région épigastrique, & des coliques… On donne le nitre du commerce, appelé nitre purifié, ou de la troisième cuite, depuis six grains jusqu’à une dragme dans huit onces d’eau ;… en lavement, jusqu’à demi-once.


SALSEPAREILLE, appelée dans le Brésil, d’où elle est originaire, iaupécanga. Racine inodore, insipide, longue, menue, flexible, d’un gris brun en dehors, blanche intérieurement ; elle appartient à la plante nommée par Von-Linné, smilax salsaparilla. Elle est fort estimée au Pérou, au Brésil, au Mexique, & dans toute l’Amérique méridionale, comme sudorifique & très-utile dans les maladies vénériennes ; mais elle produit moins d’effets dans nos pays froids, où la peau est plus resserrée & moins disposée à laisser échapper la sueur.


SALSIFIX ou CERCIFI commun. on ne doit pas confondre cette plante avec celle qu’on nomme mal à propos, à Paris & ailleurs, salsifix d’Espagne ; c’est lascorsonère, qui n’est pas du même genre que la plante que on va décrire. Ce vice de nomenclature a souvent trompé les écrivains & les cultivateurs. Tournefort place le salsifix dans la première section de la treizième classe des herbes à fleurs à demi-fleuron, dont les semences sont aigrettées, & il l’appelle tragopogon purpuro-cœruleum, porri folio, quod artifi vulgo. Von-Linné le classe dans la singénesie polygamie égale, & le nomme tragopogon porri folium.

Fleur ; composée de demi-fleurons, d’un bleu pourpré, imitant par la forme ceux de la scorsonère ; rassemblés dans un calice simple, à huit côtés, divisé en folioles aiguës, égales, réunies à leur base, & plus longues que les corolles.

Fruit, semences solitaires, oblongues, anguleuses, rudes, terminées par une aigrette plumeuse, qui a environ trente rayons, & qui est portée sur un pédicule en forme d’alêne. Les semences sont renfermées dans le calice, qui s’est resserré ; elles sont placées sur un réceptacle nu, plane, raboteux.

Feuilles ; embrassent les tiges par leurs bases ; elles sont étroites, roides & entières.

Racine ; en forme de fuseau, longue, droite, tendre, laiteuse, blanche.

P»u ; tige haute de deux à trois