Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tempérées des jardins de botanique du centre de l’Europe, et dans les serres chaudes de tout le nord de cette partie du monde. Sa multiplication est difficile, parce que cette espèce ne pousse pas, comme la précédente, des œilletons de sa souche et de ses racines, ou du moins très-rarement ; mais il est possible de s’en procurer de jeunes plants en Amérique. Étant emballés très-sèchement, et en leur ménageant un peu d’air libre, ils peuvent rester six semaines encaissés, sans souffrir sensiblement, et arriver en France en état d’être plantés.

Nous finirons par une observation générale. Il est beaucoup de plantes de la même famille que les agavés, ou de familles voisines, telles que l’ananas, le karatas, (bromelia L.) qui sont susceptibles de fournir de très-beau fil et d’excellente qualité ; mais aucune n’en produit en si grande abondance, et à aussi peu de frais, que les deux plantes qui font l’objet de cet article. (Thouin.)


ÂGE, (CONNOISSANCE DE L’) (Art vétérinaire.) Il est souvent très-intéressant de connoître quelle a été la véritable durée de la vie d’un animal domestique, jusqu’au moment où on l’observe. Les changemens qui surviennent, chaque année, dans la constitution de ces animaux, peuvent en donner quelques indices ; mais, comme ils sont sujets à varier, on s’est appliqué spécialement reconnoître les variations que chaque année apporte dans l’état de leurs dents.

Peu de temps après sa naissance, le poulain a six dents de lait, à la partie antérieure de chaque mâchoire ; ce sont les dents incisives. Les deux du milieu sont appelées les pinces, les deux dernières sont nommées les coins ; celles qui existent entre les pinces et les coins se nomment mitoyennes.

Les dents molaires, les grosses dents, et les crochets ou les dents canines, entrent pour bien peu de choses dans la connoissance de l’âge.

Les dents de lait sont plus étroites, d’un blanc plus clair, et sont plus déprimées à l’endroit de leur collet, que les dents d’adulte. (Voyez ce mot.)

Quand les pinces de lait sont tombées et viennent d’être remplacées, le poulain a trois ans ; il a quatre ans lorsque la même chose arrive aux mitoyennes, et cinq ans quand les coins adultes ont chassé les coins de lait.

Chaque dent incisive d’adulte perce la gencive en faisant paroître son bord externe, qui forme une espèce d’arc. La membrane de la bouche recouvre le milieu de cette dent, ainsi que son bord interne, qui sont encore enfoncés. Le bord interne se montre un mois ou deux après ; mais il sera plus bas que l’externe, pendant une année presque toute entière. Le bord externe s’use donc en frottant contre les incisives de la mâchoire supérieure, tandis que l’interne reste long-temps intact.

Entre les deux bords de chaque dent nouvellement poussée, il existe une cavité qui doit disparaître par l’usure de ses bords. Ces changemens ont lieu à des époques à peu près fixes : le cheval a six ans, quand les pinces sont rasées, c’est-à-dire que leurs bords sont usés, qu’elles n’ont plus de cavité ; il en a sept, quand les mitoyennes rasent, et huit, quand ce sont les coins ; alors le cheval est ce que l’on appelle, hors d’âge.

Cependant les dents incisives de la mâchoire supérieure rasent aussi, suivant un ordre à peu près fixe, et peuvent encore indiquer l’âge ; les pinces de la mâchoire supérieure rasent à neuf ans, les mitoyennes à dix, et les coins de onze à douze ans. Après cette époque, les dents incisives s’arrondissent, leur rencontre, d’une mâchoire à l’autre, forme un angle qui devient aigu de plus en