Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/654

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux mêmes pièges et au bruit des mêmes appeaux.

Les plaines de la Beauce, de l’Orléanais, de la Sologne, du Berry ; celles de la Champagne, de la Brie, etc., sont les lieux où abonde plus qu’ailleurs ce gibier. (S.)


VÉGÉTAL. M. Delamétherie vient de proposer, sur l’organisation des végétaux, des vues intéressantes et nouvelles, dont j’ai cru devoir enrichir cet Ouvrage. L’anatomie des plantes, malgré les efforts de plusieurs observateurs, n’avoit pas fait les mêmes progrès que l’anatomie des animaux, et l’on s’épuisoit en d’inutiles efforts pour découvrir la structure intime de leurs parties. M. Delamétherie a conçu l’idée de renoncer à des recherches jusqu’à présent infructueuses, et de suivre, pour les végétaux, la même marche que les physiologistes ont adoptée pour les animaux ; cette manière neuve de considérer la physiologie végétale y répand le plus grand jour, et fait infiniment d’honneur à M. Delamétherie, déjà célèbre par des travaux importans dans plusieurs parties des sciences. Je dois, à l’amitié de ce savant recommandable, l’extrait suivant de ses recherches sur l’organisation végétale.

Il la compare entièrement à celle des animaux. Les végétaux, dit-il, n’ont aucun des viscères de l’animal, ni cerveau, ni nerfs, ni cœur, ni estomac, ni foie… ; mais ils ont un grand nombre de divers tissus, ou systèmes analogues à ceux des animaux, et dont les fonctions sont analogues ; tels sont les suivans :

Système du tissu cellulaire ;
Système des membranes séreuses ;
Système des membranes muqueuses ;
Système des membranes fibreuses ;
Système des membranes kératiques ou cornées.
Système nucléen ;
Système des membranes fibro-séreuses ;
Système des membranes fibro-muqueuses ;
Système des membranes séro-muqueuses ;
Système des membranes des cicatrices ;
Système des membranes des galles ;
Système épidermoïde ;
Système pileux ;
Système épineux ;
Système dermoïde ;
Système dermoïde colorant ;
Système des trachées ;
Système médullaire ;
Système fibreux ou des vaisseaux ;
Système glanduleux ;
Système exhalant ;
Système inhalant ou absorbant ;
Système moteur qui remplace le système musculaire ;
Système des organes des forces vitales ;
Système des organes de la nutrition ;
Système des organes de la circulation ;
Système des organes de la respiration ;
Système des organes de la sensibilité.

On ne connoît point la nature des divers systèmes ou tissus des organes : on ignore celle d’un muscle, d’une glande, d’une membrane muqueuse, d’une membrane séreuse… Un voile épais en couvre l’organisation, et l’esprit de sagesse qui, dans ce siècle, préside aux travaux du philosophe, lui a fait abandonner ces recherches, pour se borner à considérer ces organes, seulement quant à leurs fonctions.

L’auteur a suivi la même marche, dans son travail sur l’organisation végétale : il s’est contenté de constater les diverses fonctions des différentes parties des végétaux, sans chercher à en pénétrer la nature intime. Nous allons faire un exposé succinct de son travail.

On ne doit pas oublier qu’il compare continuellement les tissus végétaux à ceux des animaux.

Du système du tissu cellulaire. Le tissu cellulaire, chez le végétal comme chez l’animal, en forme toutes les parties. Il paroît composé de petites lames juxtaposées les unes auprès des autres. Ces lames sont très-distinctes dans l’épiderme de quelques végétaux, par exempts dans celui du bouleau.

Ces lames du tissu cellulaire végétal ont quelquefois des figures régulières, comme celles des minéraux. L’auteur y a reconnu la figure rectangulaire et la figure rhomboïdale.

Les prolongemens de la partie médullaire dans le chêne et dans d’autres arbres (fig. 1, Planch. X) paroissent formés des lames rectangulaires.

La lame rhomboïdale se trouve dans la partie intérieure des gousses des plantes légumineuses (fig. 1.) Celle du cytise des Alpes, (cytisus laburnum) a les angles de 140° et de 40°.

Quant à la lame triangulaire, il ne l’a point encore rencontrée dans l’organisation végétale. Mais, on sait que les lames rectangulaires et rhomboïdales peuvent être composées de lames triangulaires.

Du tissu cellulaire végétal huileux. Une partie du tissu cellulaire végétal se surcharge