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que sorte à celle que nous venons d’envisager dans cet article. (Parmentier.)


VILAIN, (Cyprinus jeses Lin.) poisson du genre des cyprins ou des carpes. (Voyez, pour les caractères génériques, l’article Carpe.)

Caractères spécifiques : Quatorze rayons à la nageoire anale ; le museau arrondi.

Il est peu de poissons qui aient reçu autant de noms que celui-ci : on l’appelle meunier, chevanne, chevesne, testard, barbotteau, barbotin, garbotteau et chaboisseau ; son corps est gros, et son front large ; une teinte bleue colore son dos et les opercules de ses ouïes : il a les côtés jaunes au dessus de la ligne latérale, qui est marquée par une série de points d’un jaune brun ; au dessous règne un bleu argentin ; les écailles sont grandes et bordées de bleu à leur partie inférieure, de même que la nageoire de la queue ; les nageoires pectorales, ventrales et anales sont d’un violet clair ; deux rangées de dents garnissent chacune des deux mâchoires.

Le vilain parvient à une grosseur assez considérable, et il pèse jusqu’à huit à dix livres : on le trouve dans les rivières, où il nage avec force ; il se plaît près des bulles de sable et des moulins, d’où lui est venu le nom de meunier ; son frai a lieu au printemps, et dure ordinairement pendant huit jours ; il multiplie beaucoup, mais croît lentement ; sa chair est grasse, molle, remplie d’arêtes, et prend une nuance de jaune lorsqu’elle est cuite : ce poisson n’est admis sur les bonnes tables que quand il a quelque grandeur.

Pêche du vilain. La ligne est l’instrument le plus en usage pour cette pêche : on amorce les hameçons avec des pois cuits ou des insectes. (S.)


VIN. Quoique son usage remonte à la plus haute antiquité, l’art de le faire étoit cependant éloigné d’avoir atteint la perfection désirée à l’époque où parut le dixième volume du Cours complet ; un chimiste célèbre, dont le ministère sera remarquable par des institutions utiles à l’agriculture, aux sciences, aux arts et à la bienfaisance, le sénateur Chaptal, a développé, dans cet Ouvrage, tous les phénomènes de la vinification : c’étoit à lui qu’il étoit réservé d’opérer parmi nous l’amélioration de cette source la plus féconde de notre prospérité, de notre industrie, de notre commerce et de nos jouissances, puisque la France embrasse une étendue immense de territoire favorable à la culture de la vigne. Son travail est un véritable traité d’œnologie si parfait, qu’il est presque impossible d’y rien ajouter dans l’état actuel de nos connoissances.

En effet, avant de songer à y faire un supplément, il faudroit que des cultivateurs habiles, qui auroient à cœur les progrès de la vinification, méditassent les principes généraux que M. Chaptal a présentés, qu’ils en fissent l’application dans tous les pays vignobles, qu’ils donnassent la plus grande publicité aux résultats généraux de leurs expériences, aux changemens produits dans la routine, enfin aux exceptions qu’ils auroient rencontrées dans leurs pratiques : et, connoissant alors parfaitement les procédés qu’où suivoit anciennement, et ceux qu’on leur a substitués avec succès, on pourroit obtenir quelques perfectionnemens de plus.

Les principes de l’art du vigneron ont aussi été supérieurement développés dans le même volume par M. Dussieux, qui s’est plus occupé de la qualité des fruits que de leur abondance. Au lieu de s’amuser à décrire tous les procédés, toutes les méthodes applicables à la culture de la vigne, dans toutes les circonstances, dans tous les terrains et à toutes les expositions, il s’est borné a établir clairement les principes généraux, d’où dérivent les modifications dont cette culture est susceptible. Son article Vigne forme également un traité complet, et lui donne des droits à la reconnoissance nationale ; nous conseillons à tous les propriétaires de vignobles, pour leur intérêt, de le consulter.

Je me bornerai donc à rappeler, dans cet