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LXXIX. — APPARITION DE SAINT ÉTIENNE.



du stylite, hésitait à recevoir de sa propre main la sainte communion ; enfin, après s’être fait des reproches à lui-même et après avoir puisé de la force dans la foi, il s’approcha et ayant pris une parcelle de la Sainte Eucharistie[1], il trouva dans sa main un peu de sang. Ce scolastique[2] nous raconta ce prodige ; à la fin, du reste, il devint également moine[3].

LXXIX. — Le bienheureux Étienne, prêtre, qui avait été archidiacre[4] à Jérusalem[5], orthodoxe[6] zélé, avait une sœur sainte qui, pendant les jours bénis du Carême, sortait tous les samedis et, pendant le reste de l’année, sortait les [de] veilles des fêtes et venait fréquemment au martyrion[7] de Saint-Étienne et Saint-Jean-Baptiste où elle passait la nuit ; et elle en arriva à un tel degré de sainteté et de pureté qu’elle vit en personne saint Étienne et saint Jean qui vinrent vers elle, lui parlèrent et la bénirent. À l’époque où eut lieu le concile de Chalcédoine, elle hésitait à aller selon son habitude dans ces églises[8] et

  1. Litt. « charbon (ardent) », par analogie avec Isaïe, vi, 6-7.
  2. σχολαστικός.
  3. Cf. ch. xxxviii. Ce récit semble indiquer que la pratique de recevoir le pain eucharistique longtemps d’avance, P. G., t. LXXXVI, pars 1a, col. 57 A, touchait à sa fin. Sévère d’Antioche la combat dans plusieurs lettres, écrites de 513 à 536, cf. E. W. Brooks, Select Letters…, p. 261-282 ; on lui envoyait un coffre pour le remplir de pain eucharistique, il répond que le mystère est indépendant du célébrant et qu’il suffit donc que celui-ci soit orthodoxe.
  4. ἀρχιδιάκονος.
  5. Cf. ch. lviii. D’après Raabe, p. 133. il quitta le clergé pour vivre dans l’exil ; il mourut sans doute à Maïouma, puisque l’archidiacre de cette ville, nommé Nesṭabous (ܢܣܛܒܘܣ), était présent ; il eut pour disciple Jean le Canopite, successeur de Pierre l’Ibère ; on fêtait sa mémoire le 4 décembre.
  6. ὀρθόδοξος.
  7. Litt. : « la maison des martyrs. ».
  8. Litt. ici « la maison des témoignages » ; l’auteur semble avoir voulu rendre un pluriel ; cependant Michel résume ce chapitre comme s’il n’y était question que d’une seule église : celle de Saint-Étienne.