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LE MARTYRE

soulier de saint Epipode. Elle fut fort surprise de la prière qu’on lui faisoit de vouloir s’employer à la guérison de ce jeune gentilhomme ; elle dit ingénûment qu’elle n’avoit aucune connoissance de la médecine, qu’à la vérité elle avoit guéri plusieurs maladies par le moyen du soulier qui avoit servi à un saint Martyr, et que Dieu avoit fait tomber entre ses mains, pour la récompenser de l’hospitalité qu’elle avoit exercée envers ses serviteurs. En même-temps Lucie (c’est ainsi que se nommoit cette charitable veuve) fit la bénédiction sur un verre d’eau qu’elle présenta au malade ; il ne l’eut pas plutôt pris, que le feu de sa fièvre s’éteignit, non par un effet naturel, mais par un miracle de la toute-puissance divine. Le bruit de cette merveille se répand par toute la ville ; la foi chrétienne est exaltée, le pouvoir des Saints est reconnu. Une multitude de peuple court en foule au tombeau des Martyrs, demande la santé, la reçoit, et avec la santé la grâce du Ciel et la lumière de l’Évangile : on ne cherche que la guérison du corps, et on obtient encore celle de l’âme. Les miracles se multiplient ; et à l’aspect de cette sainte caverne, les démons sortent des corps, les maladies prennent la fuite, tous les maux disparoissent, et il s’y passe de si grandes choses, que l’incrédulité est obligée de se rendre malgré elle à l’évidence des faits. Gardons-nous donc d’être incrédules ; la puissance de Dieu aime à se découvrir aux esprits dociles, elle