Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/220

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mat vénitien et en vue des Alpes et de la mer. Il avait un frère et une sœur, un bon grand-père, un précepteur désagréable, et était encore un jeune homme faisant ses études de grammaire à la mort de Julien en 363.

    tant extrait, non que ce soit un des meilleurs de Ruskin, mais parce qu’il a été visiblement écrit sous l’empire des mêmes préoccupations que le chapitre iii de la Bible d’Amiens, — et pour donner au « Dompteur du lion » une illustration où l’on voit « le lion ». C’est de septembre 1876 à mai 1877, c’est-à-dire deux ou trois ans avant de commencer la Bible d’Amiens que Ruskin était allé étudier Carpaccio à Venise. Voici le passage de Saint-Marks Rest :

    « Mais le tableau suivant ! Comment a-t-on jamais pu permettre que pareille chose fût placée dans une église ! Assurément rien ne pourrait être plus parfait comme art comique ; saint Jérôme, en vérité, introduisant son lion novice dans la vie monastique, et l’effet produit sur l’esprit monastique vulgaire.

    « Ne vous imaginez pas un instant que Carpaccio ne voie pas le comique de tout ceci, aussi bien que vous, peut-être même un peu mieux. « Demandez après lui demain, croyez-moi, et vous le trouverez un homme grave. »

    « Mais aujourd’hui Mercutio lui-même n’est pas plus fantasque ni Shakespeare lui-même plus gai dans sa fantaisie du « doux animal et d’une bonne conscience » que n’est ici le peintre quand il dessine son lion souriant délicatement avec sa tête penchée de côté comme un saint du Pérugin, et sa patte gauche levée, en partie pour montrer la blessure faite par l’épine, en partie en signe de prière :

    Car si je devais, comme lion venir en lutte
    En ce lieu, ce serait pitié pour ma vie.

    « Les moines s’enfuyant sont tout d’abord à peine intelligibles et ne semblent que des masses obliques blanches et bleues ; et il y a eu grande discussion entre M. Muray et moi pendant qu’il dessinait le tableau pour le Musée de Sheffield, pour savoir si l’action de fuir était, en réalité, bien rendue ou non : lui, maintenant que les moines couraient réellement comme des archers olympiques… ; moi, au contraire, estimant que Carpaccio a échoué, n’ayant pas le don de représenter le mouvement rapide. Nous avons probablement raison tous deux, je ne doute pas que l’action de courir, du moment que M. Murray le dit, soit bien dessinée ; mais à cette époque les peintres vénitiens n’avaient