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saccagé. Mais celle-ci en est une très grave ; et doit être gardée en nos cœurs jusqu’à ce que nous puissions peut-être en avoir l’explication. D’une chose seulement nous sommes sûrs, c’est qu’au moins l’honneur aussi bien pour les fils des rois que pour les fils des artisans est toujours donné à leurs pères ; et que, semble-t-il, le plus grand honneur de tous, est donné ici à Philippe le Sage. De son palais, non de parlement, mais de paix, sortit dans les années où ce temple fut commencé d’être bâti, un édit de véritable pacification : « Qu’il serait criminel pour tout, homme de tirer vengeance d’une insulte ou d’une injure avant quarante jours à partir de l’offense reçue — et alors seulement avec l’approbation de l’Évêque du Diocèse. » Ce qui était peut-être un effort plus avisé pour mettre fin au système féodal pris dans son sens saxon[1] qu’aucun de nos projets récents destinés à mettre fin au système féodal pris dans son sens normand.

18. « À ce point-ci ». Le point notamment du Labyrinthe incrusté dans le pavé de la cathédrale : emblême consacré d’un grand nombre de choses pour le peuple, qui savait que le sol sur lequel il se tenait était saint, comme la voûte qui était au-dessus de sa tête. Surtout, c’était pour lui un emblème de noble vie humaine, — aux portes étroites, aux parois resserrées, avec une infinie obscurité et l’inextricabilis error de tous côtés, et, dans ses profondeurs, la nature brutale à dompter.

  1. Feud, saxon faedh : bas latin, Faida (dérivés : écossais « fae » anglais « foe »), Johnson. Rappelez-vous aussi que la racine de Feud dans son sens normand de partage de terre, est foi, non fee, ce que Johnson, vieux tory comme il était, n’observe pas, ni en général les modernes antiféodalistes. — (Note de l’Auteur.)