Page:Ruskin - Les Lys du jardin de la reine.djvu/47

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rien dans mon sujet que je sente plus profondément) imprimer ceci dans vos cœurs ; car nous faisons un si faible usage du pouvoir de la nature tandis que nous la possédons encore, que c’est à peine si nous sentirons que nous l’avons perdue. Sur l’autre rive de la Mersey, vous avez votre Snowdon et votre Menai Strait, et ce puissant roc de granit derrière les landes d’Anglesey, splendide, avec sa tête couronnée de bruyère et son pied planté dans la mer profonde, sacré jadis, divin promontoire regardant l’occident ; le Holyhead, ou headland, qui, aujourd’hui encore, n’est point sans inspirer une religieuse terreur lorsque ses rouges lumières brillent à travers la tempête. Telles sont les montagnes, les baies et les îlots bleus qui, chez les Grecs, eussent été toujours aimés, toujours agissants sur l’esprit national. Ce Snowdon est votre Parnasse ; mais où sont ses muses ? Ce mont de Holyhead est votre île d’Égine ; mais où est son temple de Minerve ?

85. Vous lirai-je ce qu’a accompli la Minerve chrétienne à l’ombre de votre Parnasse jusqu’en 1848 ? — Voici un petit résumé sur la situation d’une école du Pays de Galles qui se trouve à la page 261 du rapport sur ledit pays, publié par le comité du Conseil de l’Instruction publique. L’école en question est située près d’une ville de 5 000 habitants.

« J’examinai alors une classe plus nombreuse dont la plupart des élèves venaient d’entrer à l’école. Trois filles déclarèrent à plusieurs reprises qu’elles n’avaient jamais entendu parler du Christ, et deux qu’elles