Page:Ruskin - Sésame et les lys.djvu/65

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ment[1], comme j’observe la marche de l’esprit public par rapport à nos moyens d’éducation plus larges de jour en jour ; et l’extension croissante que prend en conséquence l’irrigation, par la littérature, des couches les plus basses.

2. Il se trouve que j’ai professionnellement quelques rapports avec des écoles pour jeunes gens de différentes classes sociales et je reçois beaucoup de lettres de parents relatives à l’éducation de leurs enfants. Dans la masse de ces lettres je suis toujours frappé de voir l’idée de « une position dans la vie » prendre le pas sur toutes les autres préoccupations dans l’esprit des parents, plus spécialement des mères. « L’éducation convenant à telle et telle condition sociale », telle est la phrase, tel est le but, toujours. Ils ne cherchent jamais, si je comprends bien, une éducation bonne en elle-même ; — même la conception d’une excellence abstraite dans l’éducation semble rarement atteinte par les correspondants. Mais une éducation « qui maintiendra un bon vêtement sur le dos de mon fils, qui le rendra capable de sonner avec confiance la sonnette du visiteur aux portes à doubles sonnettes ; qui aura pour résultat définitif l’établissement d’une porte à double sonnette dans sa propre maison ; en un mot qui le conduira à l’avancement dans la vie, voilà pourquoi nous prions à genoux, et ceci est

  1. Pensée très fréquente chez Ruskin. Cf. St-Marck’s Rest : « Maintenant que ma vie touche à son déclin il n’est pas un jour qui passe sans augmenter mon doute sur le bien fondé des mépris, etc., et mon désir anxieux de découvrir, etc. » (St-Marck’s Rest : The Shrine of the Slaves) — et un peu partout dans son œuvre. (Note du Traducteur.)