Page:Ruskin - Sésame et les lys.djvu/69

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qu’ils soient acceptés comme probables ; car toutes les fois que, dans mes écrits sur l’Économie Politique, je suppose qu’un peu d’honnêteté, ou de générosité, ou de ce qu’on a coutume d’appeler « vertu » peut être pris pour base d’un motif humain d’action, les gens me répondent toujours : « Vous ne devez pas tabler là-dessus, ce n’est pas dans la nature humaine : vous ne devriez rien admettre de commun aux hommes que le désir d’acquérir et l’envie ; aucun autre sentiment n’a d’influence sur eux qu’accidentellement ou dans des matières qui ne relèvent pas des affaires ». Aussi ce soir je commence bas dans l’échelle des motifs ; mais il faut que je sache si vous trouvez que j’ai raison de faire ainsi. Par conséquent laissez-moi demander à ceux qui accordent que l’amour de la louange est ordinairement dans l’esprit des hommes le motif le plus puissant de rechercher l’avancement, et le désir honnête d’accomplir un devoir quelconque un motif tout à fait secondaire, de lever les mains. (Environ une dizaine de mains se lèvent, l’auditoire en partie n’étant pas sûr que Ie conférencier soit serieux, et en partie intimide d’avoir à affirmer une opinion.) Je suis très sérieux, j’ai réellement besoin de savoir ce que vous pensez, toutefois je pourrai m’en rendre compte en posant la question inverse. Ceux qui pensent que le devoir est généralement le premier mobile et la louange le second veulent-ils lever les mains ? (On assure qu’une main s’est levée derrière le conférencier.) Très bien ; je vois que vous m’approuvez, et que vous ne trouvez pas que j’aie placé mon point de départ trop bas. Maintenant,