Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/190

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Les Ordres de Paris[1].


Mss. 7633, 7615.
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En non de Dieu l’esperité
Qui treibles est en unité
Puissé-je commencier à dire
Ce que mes cuers m’a endité ;
Et ce je di la vérité,
N’uns ne m’en doit tenir à pire.
J’ai coumencié ma matire
Sur cest siècle, qu’adès empire,
Où refroidier voi charité ;
Ausis s’en vont sans avoir mire
Là où li diables les tire
Qui Dieu en a désérité.

Par maint samblant, par mainte guise
Font cil qui n’ont ouvraingne aprise
Par qu’il puissent avoir chevance ;
Li un vestent coutelle grise[2]
Et li autre vont sans chemise[3] :

  1. Cette pièce n’a pas de titre dans le Ms. 7633. Elle est imprimée dans le recueil de Barbazan et Méon, t. II, p. 293, édit. de 1808. (Voyez, pour une pièce sur le même sujet, la note T, à la fin du volume.)
  2. Les Cordeliers, qui étaient habillés de gros drap gris, avec un capuchon et un manteau de même couleur.
  3. Les Jacobins. (Voyez la 10e strophe de la pièce intitulée Le Dit des