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LI DIZ DE L’ERBERIE.

Si en fereiz
Un amplastre : dou juz laveiz[1]
La dent, l’amplastrei metereiz
Desus la joe.
Dormeiz .i. pou, je le vos loe ;
S’au leveir n’i a merde ou boe,
Diex vos destruie !
Escouteiz, c’il ne vos anuie,
Ce n’est pas jornée de truie
Cui poéiz faire ;
Et vos cui la pierre fait braire,
Je vos en garrai sanz contraire
Ce g’i met cure.
De foie eschausfei, de routure[2],
Gariz-je tout à desmesure,
A quel que tort[3] ;
Et ce voz saveiz home sourt[4],
Faites-le venir à ma cort :
Jà iert touz sainz.
Onques mais nul jor n’oy mains,
Ce Diex me gari ces .ij. mains,
Qu’il orra jà.
Or oeiz ce que m’en charja
Ma dame, qui m’envoia sà.


Bele gent, je ne suis pas de ces povres prescheurs,

  1. Ms. 198 N.-D. Var. I. plastre et du jus laverez.
  2. Routure, rupture.
  3. Ms. 198 N.-D. Var. A que qu’il tourt.
  4. Ms. 7633. Var. Tort.