Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/480

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NOTES

Voici encore une autre pièce postérieure à celle de Rutebeuf, et même à celle de Rois de Cambray (quoique de peu de temps), qui contient des détails curieux sur les ordres monastiques. C’est pour cela que je la donne ici. Elle est tirée du Ms. 198 N.-D. fol. 146, et prit naissance à l’occasion des fameuses bulles de Clément V, appelées depuis les Clémentines, dont la publication fut faite en 1317 par Jean XXII. La pièce est de 1318.


ci commence
LA REQUESTE DES FRERES MENEURS
SUS LE SEPTIÈME CLIMENT LE QUINT.


Clément est .i. nom débonnaire
Qui par droit à pitié doit traire ;
De li sont li estatut venu,
Mais je croi que cil sont venu,
Cil qui sont aucun à cheval
A pié vont, amont et aval.
Cil qui les dignitez avoient
Orendroit li plus s’en esmoient.
Leur estat tenir convendra,
Mais ne sai dont ce leur vendra
Dont estat puissent maintenir.
Leur despens ne porront fornir
Ne finer aussi leurs escos ;
Si metront cotes et surcos
En gages pour l’escot paier :
C’est ce qui les fait esmaier.
Cil qui ont pluiseurs bénéfices.
Par ce seront mis hors des lices,
Dont perdu ont maint rigoler,
Ne si hault ne porront voler ;
Si ne l’ doit tel estatut plaire,
Et d’autre part par tel afaire.

Prestres, clers, qui se looient
Aus seunes quant y venoient,
Ne seront tant loé ne pris.
Si domorront tous entrepris,
Et puis qu’auront perdu leurs chans