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ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

dront, oel ne vos ploreront, chief ne vos dieura por parler à jornée ausinc com ge faz ; goute feste ne vos prenra, goute migraigne ne vos tenra, ne fis, ne clox, ne clopaire, ne ru d’oreille, ne enconbrement de piz, ne avertin de chief, ne dolour de braz, que Diex vos envoit ; ainsinc ven-ge des herbes et mes oignemenz. Ge ne sui pas de çax qui se maudient por lor denrées vendre. Qui vorra si en praigne, qui vorra si le lait ; ne autre foi, ne autre soirement que nos vos en avon fait, ne vos en ferons-nos.


Explicit.


Voici maintenant une autre pièce inédite en vers dont toutes les pensées se retrouvent dans le dit de l’Erberie et dans celle que nous venons de citer. Je la donne à cause de la conformité de sujet.


DE LA GOUTE EN L’AINE.
Ms. 7218.


Escoutez tuit et entendez
Qui assez sovent despendez
En chose qui ne vous vaut riens.
Hui vous est avenu granz biens
De mire, se m’en volez croire.
Qu’en dites-vos ? respondez, voire.
Je suis bons mires de Salerne.
Fols est qui blasme ne qui ferne
Le grant sens que Dieu m’a doné
Et que j’ai piecà conquesté
A Paris et à Montpellier,
Dont je ving d’escole l’autr’ier.
Vous qui de mire avez mestier,
N’a si bon jusqu’à Montpellier
Com je sui ; si ne l’ savez mie,
Droiz est donques que je vous die
Qui je sui et que je sai fère.
Jà l’orrez se vous volez tère ;
Je sui bons mires et bien sages :
Je sai garir de toz malages.