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NOTES

Je garis de la goute en l’aine
Qui met les genz en male paine,
Une goute plaine de rage ;
Li .i. l’apelent mal volage
Por ce que sovent va et vient ;
Mès por ce qu’entre le cul tient
L’apelez-vous la goute en l’aine.
C’est une goute trop vilaine ;
Nous l’apelons goute de rains
Plus belement à tout le mains
Et plus cortoisement que vous.
Auroit-il ci nul entre tous
Qui fust si pris de tele goute ?
Je l’en gariroie sanz doute
Si netement, bien le puis dire,
Que jamès n’en iroit à mire.
Sachiez de voir, bons mires sui
Par saint Connebert, où je fui
L’autre nuit et nus et déchaus.
Je sui bons mires et loiaus ;
Je sui trop bons mires à droit
Si com vous orrez orendroit ;
Ne truis que borse le compère ;
Mès por Dieu et l’âme mon père,
A cui Diex vrai pardon li face,
A vous trestoz de ceste place
Aprendrai, se volez aprendre
Et se vos me volez entendre,
Comment et par quele mécine
Vos esracherez la racine
Du mal qui sovent vous sousprent,
Qui les rains et le cul porprent.
Escoutez-çà, entendez-moi ;
Je le vous aprendrai en foi,
Se je sui très bien entenduz.
Prendez la hart de .ij. penduz,
Si prendez la queu d’un lièvre
Et de la laine d’une chièvre,
Amer de miel, douceur de suie,
De l’avesnière d’une truie,
Del blanc du cul d’un noir chaudron,
Le cinquisme pié d’un mouton.
Qui toutes ces choses prendroit,
En .i. mortier les metroit