Por cest siècle qui se départ
M’en covient partir d’autre part :
Qui que l’envie, je le lès.
(On lit en outre au Ms. 7218 : Expliciunt tuit li dit Rustebuef. Par la disposition matérielle des morceaux, c’est en effet ce dit qui termine dans ce Ms. les œuvres de notre trouvère.)
ou, loin de prendre ce mot comme le nom du roi dont parle l’Écriture sainte, le poëte l’entend dans le sens de assuré, tranquille, ainsi qu’on le voit dans plusieurs autres passages de Rutebeuf, par exemple au 10e vers de la page 45, et à la 3e strophe de La roe de fortune, petite pièce qui se trouve dans mon recueil intitulé Jongleurs et trouvères (Paris, Merklein, 1835), page 178.
En ce siècle n’a fors éur ;
N’i doit estre nus asséur,
Quar nus n’i a point de demain ;
. . . . . . . . . .
Que nus tant i ait seignorie,
N’i est asséur de sa vie, etc.
Rutebeuf a donc voulu dire qu’il espérait tromper Renard, mais que la ruse et l’adresse ne servent à rien pour cela, car Renard est à l’abri et sans crainte dans son palais.
Pour faciliter l’intelligence de cette allusion touchant le héros de notre premier poëme satirique, il est bon de rappeler ici la définition du mot renart, donnée par l’auteur même de ce roman, vers 107e et 108e de l’édition de M. Méon :
Tot cil qui sont d’engin et d’art
Sont mès tuit appelé Renart.