Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
105
LE MIRACLE DE THÉOPHILE.

« Que Théophiles ot à l’évesque rancune,
« Ne li lessa l’évesque seignorie nesune.

« Il fu désespérez quant l’en li fist l’outrage ;
« A Salatin s’en vint qui ot el cors la rage,
« Et dist qu’il li feroit mult volentiers hommage
« Se rendre li pooit s’onor et son domage.

« Je le guerroiai tant com mena sainte vie,
« C’onques ne poi avoir desor lui seignorie.
« Quant il me vint requerre, j’oi de lui grant envie,
« Et lors me fist hommage, si r’ot sa seignorie.

« De l’anel de son doit séela ceste lettre ;
« De son sanc les escrist, autre enque n’i fist metre,
« Ains que je me vousisse de lui point entremettre
« Ne que je le féisse en dignité remettre. »

Issi ouvra icil preudom.
Délivré l’a tout à bandon
La Dieu ancele ;
Marie, la virge pucele,
Délivré l’a de tel querele :
Chantons tuit por ceste novele.
Or levez sus ;
Disons : Te Deum laudamus !


Explicit le Miracle de Théophile.