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LA VIE

S’il méismes à lui n’aprent
Les biens, et il ne se repent[1]
Des maus de qoi il est temptez ;
Quar tels sont les Dieu volontez.

« Et puisque la grâce devine
Vous amaine à nostre doctrine,
Prenez autel com nous avons,
Que miex dire ne vous savons.
Puisque Diex nous a mis ensamble,
Bien en penssera, ce me samble,
Et nous l’en lesson convenir,
Quar bien set les siens soustenir. »
Zozimas le preudomme entent,
Qui ne se va mie vantant[2].
Les frères vit de mult saint estre,
Bien servanz Dieu le roi célestre
En géunes, en penitances,
Et en autres granz abstinances ;
En vigiles, en saumoier
Ne s’i savoient amoier.
N’avoient pas rentes à vivre
Chascune de centaine livre ;
Ne vendoient pas blé à terme[3] :
Il finaissent miex d’une lerme
Que d’une mine ou d’un sestier
De forment s’il lor fust mestier.

  1. Ms. 7633. Var. Reprent.
  2. Le Ms. 7633 ajoute les deux vers suivants :
    Mult li plout, mult li abeli,
    Qu’il n’est presompcions de li.
  3. Rutebeuf, dans une autre de ses pièces, adresse encore ce reproche au clergé du 13e siècle.