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LA VIE SAINTE ÉLYSABEL.

Que Diex le resveilloit sovent
De ses secrez, et nis si angle
N’estoient pas de li estrange.
Lui-méismes vit face à face
Et mult d’angles à grant espasse ;
Et lors qu’ele estoit ravie
C’on déist qu’ele estoit en vie[1],
Avoit mult tres clère la chière :
C’estoit avis qu’en bon lieu ière.
De ce se tut, bien le cela ;
Fors à gent ne le revéla,
D’ordre sage et relegieuse
Qui n’estoit fole n’envieuse ;
Quar mult doutoit en son mémoire
Qu’il ne chéist en vaine gloire,
Quar el ne l’avoit pas apris,
Ainçois avoit le bon mors pris
D’estre piteuse dès enfance,
Et à fère grief pénitance.
Assez vous puis ci raconter
Chose qu’à anui puet monter ;
Quar je n’ai pas dit la moitié
De l’amor et de l’amistié
Qu’à Dieu monstroit et jor et nuit ;
Quar je dout qu’il ne vous anuit ;
Et nequedent s’il vous grevoit
Et s’il anuier vous devoit,
Vous di là où ele habita
Xvi. mors i resuscita.
I. avugle raluma là

  1. Ms. 7633. Var. Est endormie.