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NOTES

Ou apostole, ou arcevesque[1]. »

Théophilus li desvoiez,
Li durféuz, li fauvoiez[2],
Congié a pris, si s’en repaire
Tout coiement à son repaire.
Landemain, luès c’anuitié[3] fu[4],
Com cil qui est espris du fu
Qu’avoit souflé li anemis,
Tous seus au chemin se r’est mis ;
Chiés le Juis s’en vient tout droit,
Qui moult grant feste en fait luès droit[5].
Assez le baise, assez l’acole.
Jà le menra à tele escole
Où malement iert escolez :
« Ne soiez tristes n’avolez[6],
Fait li Juis, biax douz amis :
Je me sui jà tant entremis
Et tant pené de vostre afaire
Que monseignor ferai tot faire[7]
Quant qu’oserez de boche dire.
Par moi vos salue mes sire,
Et par chierté vos a mandé,
Et m’a bien dit et commandé
Et si m’en a tenu moult cort,
Que je vos maing véoir sa cort
A la grant feste qu’il demainne. »

Li desloiaux à tant l’enmainne
A mienuit[8] fors de la vile ;
Bien le deçoit et bien le guile :
Li lierres l’i boute en corroie ;
Bouter l’i fait en tele roie

  1. Il faut remarquer que ce sont ici presque textuellement les paroles de Rutebeuf dans son Miracle.
  2. Homme qui marche dans de fausses voies, fourvoyé.
  3. Ms. 7987. Var. C’ajorné.
  4. Ce vers manque dans le Ms. du fonds de Saint-Germain.
  5. Ms. 7987. Var. Qui lors mout grant joie faisoit.
  6. Ms. 2710. Var. Ne dolez.
  7. Ms. 2710. Var. Vous ferai faire.
  8. Le Ms. 2710 du fonds de La Vallière et le Ms. 7306 portent : « Au théâtre fors de la ville, » et celui de l’Arsenal : « As cans trestout fors, etc. »