Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/31

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La Voie de Paradis,


ou ci encoumence


LA VOIE D’UMILITEI[1].


Mss. 7218, 7633, 7632.
Séparateur



Mi marz, tout droit en cel termine
Que desouz terre ist la vermine,
Où ele a tout l’yver esté,
Si s’esjoït contre l’esté ;
Cil arbre se cuevrent de fueille
Et de flor la terre s’orgueille,
Si se cuevre de flors diverses,
D’indes, de jaunes et de perses ;
Li preudon, quant voit le jor né,
Reva arer en son jorné ;
Après arer son jorné same.
Qui lors semeroit si que s’âme
Moissonnast semence devine,
Je di por voir, non pas devine,
Que buer seroit nez de sa mère,
Quar tel moisson n’est pas amère.

Au point du jor c’on entre en oevre

  1. Legrand d’Aussy a donné l’analyse de cette pièce dans son recueil de Fabliaux. Voyez tome II. page 226, édition Renouard. Voyez aussi, pour le même sujet, la note A, à la fin du volume ; et pour des pièces pareilles sur l’enfer, page 384 de mon 2e volume de Mystères inédits, Le Songe d’Enfer ; et, page 43 de mes Jongleurs et Trouvères, la pièce intitulée Le Salut d’Enfer. Elles prouvent que la fabulation mise en œuvre par Dante dans son immortel poëme était antérieure à l’époque où il vivait.